Comme beaucoup de ses collègues d’En Marche!, Pascale Fontenel-Personne était chef d'entreprise avant d'entrer à l'Assemblée. L’agence touristique qu’elle dirige avec son mari, Access Tours, propose au départ du Mans des circuits à Paris, au Louvre, au château de Versailles et au Palais Bourbon. Deux visites étaient prévues en octobre et en décembre.
Selon l’hebdomadaire Marianne, la prestation comprenait le transport en véhicule, les services d’un chauffeur-accompagnateur, le déjeuner boissons comprises et la visite de l’Hémicycle. Sur le programme de l'agence, on pouvait lire qu’elle aurait lieu « en présence de notre députée ». Soit de Pascale Fontenel-Personne. Mais ce vendredi, on pouvait lire sur le site internet d’Access Tours que « tous les transports de personnes à destination de l'Assemblée nationale sont annulés à partir de ce jour ».
A droite comme à gauche, on critique cette pratique consistant à utiliser son mandat parlementaire comme argument commercial. La députée Les Insoumis Clémentine Autain dénonce ainsi dans un communiqué un comportement « indigne ».
Surtout, cette double casquette est illégale. Le code de déontologie de l'Assemblée nationale interdit aux députés de profiter de leur mandat pour gagner de l'argent. Pascale Fontenel-Personnel se défend : les 119 euros sont destinés à payer uniquement le transport du Mans à Paris et le déjeuner, pas la visite de l'Assemblée. Dans un communiqué, elle précise par ailleurs s'être « mise en retrait » de son entreprise dès son investiture et qu'« il n'a jamais été question de faire payer l'entrée de l'Assemblée nationale, la visite étant gratuite ».
François de Rugy, le président de l'Assemblée, a en tout cas saisi la déontologue du Palais Bourbon. Il lui appartiendra de « faire toute la lumière au regard du code déontologie des députés, du code électoral, voir du Code pénal », précise dans un communiqué la présidence de l’Assemblée nationale.
Pour l'instant, aucun responsable ou porte-parole de La République en marche n'a réagi.