Rien ne sera sorti de ce procès. Pas un aveu, pas un début d'explication. Lorsqu'il a rompu le silence, Francis Heaulme n'a fait qu'ânonner en boucle « Montigny, c'est pas moi ». Retranché dans son box, le teint blême, il n'a rien confessé.
C'est pourtant sa présence avérée sur les lieux du crime qui a permis d'innocenter Patrick Dils, cet adolescent de 16 ans condamné en 1989 après des aveux vite rétractés. Il aura passé 15 ans pour rien derrière les barreaux et cette fois encore son innocence à demi-mot a été remise en cause par les parties civiles, au cours d'une audience pénible.
Reste donc un faisceau d'indices qui accuse Francis Heaulme, le routard du crime. Heaulme qui reconnaît avoir vu rouge lorsque les enfants lui ont jeté des pierres du haut du talus ; ces pêcheurs qui recueillent l'accusé le soir du crime hébété le visage en sang ; cette lettre à un codétenu à qui il écrit « ils peuvent pas dire que c'est moi parce que personne m’a vu faire ça. »
Les gendarmes sont allés au bout du bout, en vain, pour trouver des éléments matériels. Subsiste donc ce faisceau d'indices pour nourrir l'intime conviction des jurés.
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