Procès Heaulme: audition du gendarme à l'origine de l'arrestation du tueur

Nouvelle journée pour le procès de Francis Heaulme. Ce mardi 9 mai après-midi, Jean-François Abgrall, le gendarme qui a arrêté le tueur en série, a été auditionné. Il décrit un prédateur atypique.

Avec notre envoyé spécial à Metz,  Franck Alexandre

Désormais enquêteur privé, Jean-François Abgrall, 58 ans, fut le gendarme spécialiste de Francis Heaulme. Enquêteur à Rennes, il a remonté la trace du tueur en série jusqu’à son arrestation en janvier 1992, deux jours seulement après un dernier meurtre.

En garde à vue, il a recueilli les confidences du « routard du crime » qu’il tutoie, avant de commencer à décrypter sa psychologie et son parcours criminel. Francis Heaulme évoque les faits comme un spectateur. « Avec lui, il n’y a jamais d’aveu », indique l’ancien gendarme, précisant que le meurtrier faisait « des plans très détaillés, presque photographiques des scènes de crime, mais ce n’est pas lui qui commet le meurtre, c’est toujours un autre ».

Il mélange aussi les histoires. Jean-François Abgrall a donc mené une enquête à l’envers : « C’est Heaulme qui imposait son mode de communication. Face à une question précise, il se bloque, sinon il parle et n’évoque que des faits de violence ».

Neuf crimes seront ainsi élucidés, des « pépins », dans la bouche du meurtrier. Il parle aussi de ces enfants qui lui jetaient des pierres près d’une voie ferrée. « Il a vu rouge avant de les voir morts », dit-il. Mais en 1992, l’affaire de Montigny a déjà été jugée, les investigations s’arrêtent là. Pourtant, « ce double meurtre d’une violence inouïe porte la signature de Francis Heaulme », assure l’enquêteur.

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