Affaire Fillon: le candidat de la droite lance sa contre-attaque

François Fillon est depuis ce mercredi 25 janvier, mis en cause au sujet de l’emploi d'assistante parlementaire de son épouse, qu'elle occupait au début des années 2000. Celle-ci aurait touché un demi-million d’euros pendant huit ans. Rien d’illégal à cela. Le problème, c’est que pour le Canard Enchaîné, qui a révélé l’affaire, cette activité s’apparenterait à un emploi fictif. Penelope Fillon n’aurait jamais réellement exercé. Le parquet national financier a annoncé ouvrir une enquête. Et ce jeudi matin, le camp Fillon a décidé de contre-attaquer. Son avocat, Antonin Levy, a porté des documents au parquet financier.

La riposte a été rapide. L’équipe de l’ancien Premier ministre a vite pris conscience du danger que représente ce genre d’affaires. François Fillon est, depuis hier, éreinté sur les réseaux sociaux, moqué, tourné en dérision. Du coup, dès hier soir, il a demandé à être reçu « dans les plus brefs délais » par le parquet national financier, qui a ouvert une enquête.

Bruno Retailleau, l’un de ses plus proches soutiens a précisé les choses ce matin. Le député de Paris va fournir ce jeudi 26 janvier par le biais de son avocat un certain nombre de pièces pour contester les accusations d’emploi fictif. « C’est vrai qu’on a parlé de boule puante. François Fillon ça fait plus de trente ans qu’il est dans la vie politique, sans aucune affaire ! Et comme par hasard, à trois mois de la présidentielle, quelques jours avant son discours fondateur dimanche prochain à La Villette, cette affaire lui tombe dessus », déclare le député. « Il n’est pas question de laisser prendre en otage une campagne présidentielle. Vous vous rendez compte ? C’est la raison pour laquelle François Fillon veut apporter à la justice très rapidement un certain nombre d’éléments », ajoute-t-il. Impossible de savoir pour l'heure ce que contiennent ces pièces.

Mais au-delà du fond, c’est surtout une affaire de forme. François Fillon veut reprendre la main dans cette affaire. Hors de question pour lui de laisser la polémique s’installer. La réaction doit être d’autant plus rapide que l’ancien Premier ministre lance sa campagne dimanche 29 janvier à Paris. Le risque est grand que cette affaire vienne perturber ce moment-clé. Certains lui ont donc conseillé de s’exprimer très vite. « Il n'y a pas 36 solutions », argumente un proche de Nicolas Sarkozy, « il faut qu’il fasse un 20h, qu’il s’énerve un peu ». Mais pour un autre parlementaire LR, cette affaire risque au final de laisser des traces, car explique-t-il, les sommes en jeux sont énormes et d’ajouter « elles ancrent un décalage total avec la population ».

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