Pour abriter tous ces millions, Serge Dassault se serait appuyé sur les comptes de quatre fondations et sociétés basées au Luxembourg et au Liechtenstein. De nouvelles auditions du parquet financier ont permis ce énième renvoi devant le tribunal correctionnel.
Le témoignage clé viendrait de Gérard Limat, un grand ami du patriarche de la famille Dassault. Il a confié avoir utilisé deux comptes luxembourgeois appartenant en réalité au sénateur pour distribuer des fonds à des intermédiaires influents. De l'argent donné dans le cadre des élections municipales à Corbeil-Essonnes, ville où Serge Dassault fut maire de 1995 à 2009.
Cette autre affaire de système d'achats de voix pendant les campagnes électorales est toujours en cours d'instruction. Il n'empêche, ces comptes à l'étranger existeraient bel et bien et pour cela Serge Dassault risque son fauteuil de sénateur. En juillet dernier, le parquet financier avait requis deux ans de prison avec sursis, neuf millions d'euros d'amende mais surtout cinq ans d'inéligibilité.
Ça ne serait pas la première fois que Serge Dassault perdrait un mandat sur décision de justice. En 2009, le Conseil d’Etat avait annulé sa réélection à la mairie de Corbeil-Essonnes. C'était déjà à cause de « dons d’argent ».