Le procès s'est déroulé en l'absence du principal intéressé. Serge Dassault ne s'est jamais présenté devant la justice depuis la première audience lundi. Et d'ailleurs il n'a pas non plus été auditionné dans le cadre de l'enquête.
Autant de manquements qui ont alimenté le lourd réquisitoire du parquet national financier. La procureure a vivement dénoncé l'absence du PDG de 91 ans. Une absence qu'elle a qualifié de « choix » ce jeudi après-midi au tribunal correctionnel de Paris, étrillant l'avionneur : « il y a sa loi et il y a celle des autres ».
Pour le parquet, Serge Dassault ne peut pas « décemment » conserver son mandat de sénateur de l'Essonne. Un mandat qu'il occupe depuis près de 12 ans. Le PDG est accusé d'avoir dissimulé au fisc une cagnotte de 31 millions d'euros sur des comptes au Luxembourg et au Liechtenstein.
Ses avocats nient en bloc depuis lundi. Serge Dassault aurait hérité de son grand-père qui aurait placé ces tirelires à l'étranger dans les années 1950, craignant une nouvelle guerre. La justice rendra sa décision le 1er septembre.
Mais une autre instruction est en cours. Cet argent aurait pu servir au sénateur pour acheter les votes des habitants d'une cité de Corbeil-Essonnes dans le sud de Paris lors des élections locales de 2008.