Vincent Peillon annonce sa candidature à la primaire de gauche

Invité sur France 2, l’ancien ministre de l’Education nationale Vincent Peillon a déclaré ce dimanche 11 décembre sa candidature à la primaire du Parti socialiste. Il y retrouvera ses anciens collègues Manuel Valls, Benoît Hamon ou encore Arnaud Montebourg.

La rumeur de sa prochaine candidature courait déjà depuis quelques jours. Elle est désormais officielle. Au journal de 20 h, dimanche 11 décembre 2016, Vincent Peillon a dit vouloir se présenter à la primaire du PS pour « rassembler » son camp, y compris Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Et bien sûr, « gagner la présidentielle ».

Cette annonce intervient dix jours après celle du renoncement de François Hollande à briguer un second mandat. La décision du chef de l'Etat aurait encouragé celle de Vincent Peillon, qui se pose en « candidat d’une éthique politique », car, explique-t-il, « je suis parti du gouvernement avant ceux qui, peut-être, n'ont pas l'air de vouloir soutenir leur propre bilan ».

« Je n’avais pas prévu d’être (candidat), car je considérais que le président de la République devait porter les couleurs de son bilan », explique Vincent Peillon, qui dit avoir pris sa décision « le soir où il a fait son annonce ». L'eurodéputé compte donc défendre le bilan du président : « Les jugements sur sa personne et son action sont injustes », dit-il. « Très vite, les Français vont apprécier et sa personne et son bilan. »

Personne ne l’avait vu venir. Vincent Peillon, c'est à la fois une candidature « surprise » et un positionnement unique. Son retour inattendu, l'ex-ministre l'assure, s'est joué « dans la solitude de sa conscience ». Tentative, bien sûr, de réfuter la théorie d'un homme marionnette d'une coalition du « tout sauf Valls ».

Fondateur du Nouveau parti socialiste

Depuis son éviction du ministère de l’Education nationale en 2014, on n’entendait plus Vincent Peillon, au point qu’on le pensait en semi-retraite de la vie socialiste. Le parcours de cet homme est celui d’un intellectuel entré tard en politique. Il est élu pour la première fois député de la Somme en 1997, après la dissolution de l’Assemblée nationale qui porte le PS au gouvernement.

Mais sa première véritable aventure date de 2002, lorsque Vincent Peillon participe avec Benoît Hamon et Arnaud Montebourg notamment à la formation du Nouveau parti socialiste (NPS), un courant qui prône la rénovation du parti et l’avènement d’une VIe République. Leur alliance éclate deux ans plus tard.

Loué pour ses talents d’orateur et tacticien d’appareil reconnu, Vincent Peillon soutient successivement Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn puis François Hollande. Ce qui lui vaut d’être qualifié de « girouette » par certains. L’actuel chef de l’Etat, lui, le voit comme un « serpent qui trahit toujours ».

L'ancien partisan du Nouveau parti socialiste est pourtant nommé à l’Education nationale en 2012. A son actif, la contestée réforme des rythmes scolaires et le lancement de la promesse du candidat Hollande : 60 000 postes supplémentaires.

Qui soutient Vincent Peillon ?

Sa candidature se veut aujourd’hui une alternative au duel Valls/Montebourg, « le choix entre la corde ou le gaz », dit un député classé aubryste. Pour faire de ce retour-éclair un retour gagnant, Vincent Peillon va devoir prouver qu’il a des idées, un projet qui va bien au-delà du rejet du Premier ministre sortant.

Qui soutient aujourd'hui la candidature de l'ex-ministre ? On aura une premiere indication au dépôt des parrainages nécessaires pour la primaire. Date limite jeudi. Pour l'instant, officiellement, derrière le député européen, on retrouve ses vieux amis, mais aussi Anne Hidalgo, des aubrystes, des ex-ministres et proches de François Hollande.

Cela ne veut pas dire que cette candidature est appuyée par l'Elysée. Les amis du président aujourd'hui, s'éparpillent. Certains temporisent, d'autres pensent à Emmanuel Macron, « qui amène de l'air dans la vie politique », dixit Ségolène Royal. D'autres, enfin, ont déjà rejoint Manuel Valls.

Pour ce dernier, cette nouvelle candidature n'est pas une bonne nouvelle. Signe évident : le tir nourri anti-Peillon des amis de Manuel Valls. Dans la foulée de sa déclaration, certains ont dit qu'ils n'avait « pas de proposition, pas de projet », parlant du « sentiment d'une impréparation ».

Personne autour de l'ex ministre de l'Education ne cherche a faire croire qu'un programme est déjà prêt. Mais quelques propositions sont déjà sur la table, sur la démocratie et la suppression du 49-3 et du Sénat, la laïcité et l europe seront promet on deux autres piliers de la candidature Peillon.

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