De la prison ferme, les représentants du parquet financier l'espèrent. Ils ont requis trois ans, pas moins, contre l'ex-ministre du Budget.
Pour Eliane Houlette, la procureure, l'affaire Cahuzac est un dossier emblématique de la fraude fiscale, un cas d'école même, une organisation familiale enracinée dans la fraude pendant 20 ans, sans aucune prise de conscience, pas même lorsqu'on assume des fonctions publiques. Cahuzac, le « ministre du mensonge », comme l'avait qualifié le parquet, ajoutant, « cet homme a sacrifié tous les principes pour l'appât du gain et flétrit l'honneur du pays. »
Qu'a dû penser Jérôme Cahuzac aux derniers jours de son procès ? Il semblait mortifié. Le délibéré risque donc d'être pour lui un nouveau calvaire : au-delà de la peur de la prison, il y a cette sentence morale qui l'attend, cette tache indélébile.
Au cours des débats, Jérôme Cahuzac n'a semblait être sincère et lucide qu'un seul instant, en évoquant sa retraite politique définitive. Mais avant cela, le « Pinocchio de Bercy », son surnom, doit désormais payer le prix de ses mensonges. Pour fraude fiscale aggravée, il encourt jusqu'à sept ans d'emprisonnement.