Avec notre envoyé spécial au Palais de justice de Paris, Franck Alexandre
Les yeux rougis, Jérôme Cahuzac est submergé par l’émotion au moment de s’adresser pour la dernière fois au tribunal. Tout juste arrive-t-il à prononcer quelques mots, remerciant les juges d’avoir créé les conditions de dire des choses. Il s’en tiendra là.
Avant lui, ses avocats ont longuement plaidé. « Un peu de clémence, mon client est déjà puni », a dit Jean Veil, son avocat. « Il est banni, a-t-il martelé, et c’est déjà une punition extrêmement lourde. »
Aux yeux de la défense, les trois ans de prison ferme requis sont absurdes. Et les avocats s’interrogent : l’emprisonnement est-il destiné à satisfaire le Parquet national financier (PNF) né de l’affaire Cahuzac ? Et Jean Veil ironise : « Je n’ai aucune envie que mes impôts servent à payer l’incarcération de Jérôme Cahuzac avec surveillance, service de restauration et hostellerie. »
Voilà l’essentiel de la ligne de défense. Jean Veil a cependant reconnu qu’il avait découvert à l’audience, au premier jour du procès, la nouvelle théorie de Jérôme Cahuzac sur ce prétendu financement politique occulte de Michel Rocard. Sans trop en faire, la défense a conclu que Jérôme Cahuzac a dit la vérité, il a avoué, ajoutant : il est injuste de dire qu’il est un menteur.
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