L’enquête Violences et rapports de genre (Virage) a été réalisée en 2015 auprès des personnes âgées de 20 à 69 ans. Elles ont été interrogées sur les violences sexuelles qu’elles ont subies au cours des douze derniers mois. Résultat : 62 000 femmes et 2 700 hommes disent avoir été victimes d’au moins un viol, une tentative de viol ou les deux dans les douze derniers mois.
La proportion de femmes victimes d’au moins une forme de violence sexuelle au cours de leur vie est estimée à 14,5 %, soit une femme sur sept, et la proportion d’hommes à 3,9 %, soit un sur 25. « Les femmes sont beaucoup plus exposées que les hommes à l’ensemble des agressions sexuelles et elles sont exposées à des violences beaucoup plus graves », indique Christelle Hamel, chercheur à l’Ined et à l’initiative de l’enquête.
Pour la première fois, les auteurs de l’enquête Virage se sont intéressés à l'âge des victimes. Ils ont établi que dans près de 85 % des cas, ces violences commencent avant 15 ans. « Les modes qui sont utilisés pour contraindre ces enfants à des viols, à des tentatives de viols ou à des attouchements ne relèvent pas de la violence physique. Ça relève de l’abus de la confiance, de la culpabilisation et de l’autorité de parents », rapporte encore Christelle Hamel.
Ce ne sont que les premiers résultats, mais l'enquête Virage servira aux pouvoirs publics pour construire de nouvelles politiques de prévention et d'accompagnement des victimes de violence sexuelle en France.
En Europe aussi
Cette question des violences faites aux femmes est aussi posée au niveau européen. D'ailleurs le Parlement européen doit voter ce jeudi -veille de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes- une résolution pour demander à l'Union européenne de ratifier la convention d'Istanbul, premier instrument juridique pour lutter contre ces violences.
La convention d'Istanbul a pour but de prévenir les violences à l'encontre des femmes, protéger les victimes et punir les responsables. A ce jour, la moitié des États membres ne l'ont toujours pas ratifié. Pour le Parlement européen, il faut accélérer le processus et l'Union européenne, en tant qu'institution, doit également la ratifier.