La cour d’appel de Paris rejette la demande de libération de Jacqueline Sauvage

La cour d’appel de Paris a rejeté ce jeudi 24 novembre la demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage. Un nouveau refus après celui en première instance le 12 août dernier pour cette femme condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari.

A la cour d’appel de Paris,  Raphaël Reynes

La cour d’appel de Paris confirme en tous points le jugement de première instance rendu cet été par le tribunal d’application des peines de Melun (Seine-et-Marne). Il rejette donc la demande de Jacqueline Sauvage pour les mêmes motifs : une affaire trop médiatisée par une condamnée qui se positionne en victime plus qu’en coupable du meurtre de son mari, l’homme qui la battait, la violait aussi, ainsi que ses deux filles. Pour les magistrats, Jacqueline Sauvage n’a pas cherché d’autres solutions que de tuer son mari. Elle n’a pas assez entrepris son travail de reconnaissance de son passage à l’acte, écrivent les juges.

« C’est assez consternant, alors qu’elle est le type même de la femme qui a vécu l’atrocité, la brutalité et qui, là encore, n’est pas reconnue en tant que femme violentée et, là encore, on n’a aucune indulgence pour elle », se désole Me Janine Bonaggiunta.

Pour les avocates de Jacqueline Sauvage, leur cliente pâtit en fait de la grâce présidentielle accordée partiellement par le président François Hollande. Cette grâce avait permis le dépôt immédiat d’une demande de remise en liberté conditionnelle, plutôt qu’en juillet 2018. Les avocates de Jacqueline Sauvage regrettent qu’il lui ait été reproché d’user de son droit.

Se disant choquée et déçue, maître Nathalie Tomasini affirme que c’est la société qui devrait être condamnée pour non-assistance à personne en danger. « D’ailleurs, le Haut conseil à l’égalité a souligné que même s’il y avait des progrès dans la lutte contre les violences conjugales, il y avait encore beaucoup de chemin à faire pour qu’il y ait véritablement des actions qui soient menées contre les auteurs et des actions concrètes », souligne-t-elle.

Les avocates ont fait part de leur intention de se pourvoir en Cassation contre un arrêt qui « n’a pas tenu compte des pièces fournies » et qu’elles envisageraient une nouvelle demande de libération.

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