Pour être crédible quand on est candidat à la présidentielle, il faut écrire un livre. Alors Emmanuel Macron, a fait comme les autres, il a rédigé 265 pages pour dire ce qu'il pense et qui il est. C'est une démarche qui s'inscrit totalement, selon l'un de ses proches, dans l'esprit de la Ve République, qui veut que l'élection présidentielle soit la rencontre d'un homme et d'un peuple.
Emmanuel Macron parle donc de son ancrage provincial, de sa famille d'origine modeste qui a connu une « ascension républicaine », de sa grand-mère enseignante, de sa femme Brigitte, de tout ce qui casse l'image de l'énarque ambitieux du microcosme parisien. Il avance aussi des propositions, mais ce n'est pas un livre programme, plutôt un condensé de réflexions qu'il a laissées, dit-on, longtemps sur l'ouvrage et qu'il a eu du mal à terminer. Tous les ingrédients d'une opération de communication politique somme toute assez classique.
Le choix du titre Révolution, au singulier, est un peu trompeur. Il ne signifie pas qu'Emmanuel Macron veut renverser la table, mais plutôt qu'il veut faire entrer la France dans un monde en mouvement, dans la révolution d'un XXIe siècle marquée par la mondialisation, l'émergence de l'économie numérique et le risque environnemental. C'est un livre « personnel », à tel point qu'en quatrième de couverture, on trouve un portrait pleine page de l'auteur. L'image, c'est un incontestablement un atout sur lequel compte Emmanuel Macron.