Travail, éducation, école: la jeunesse française sous la loupe de l'INSEE

La jeunesse française est passée sous la loupe de l'Institut national des statistiques.  L'Insee publie son «Portrait social de la France», édition 2016. L'accès à l'autonomie par le biais d'un logement, l'accès au travail et à l'éducation, mais aussi la violence envers les jeunes... Tout y passe pour donner une image précise et chiffrée de la situation des jeunes Français.

Plus de la moitié des jeunes adultes de 18 à 24 ans travaillent selon le « Portrait social de la France ». Cela leur permet de louer un logement, de préférence partagé en colocation pour diminuer les frais. Un tiers parmi les plus favorisés disposent de leur propre appartement, mais passent une partie de leur temps chez leurs parents. Avec ces débuts d'indépendance matérielle et résidentielle, les jeunes sont particulièrement vulnérables. Ils subissent deux fois plus d'infractions comparés aux adultes, par exemple au niveau des vols. Ils sont aussi plus exposés aux violences physiques et sexuelles que leurs aînés, indique l'Insee.

Les enfants d'immigrés, des élèves comme les autres

Ceux qui ont un diplôme supérieur ont deux fois plus de chances de trouver un emploi que les non diplômés : 70% des jeunes diplômés accèdent à un emploi stable. Ils sont embauchés en CDI ou se mettent à leur compte. Les non diplômés, eux, ont deux fois plus de chances de ne trouver qu'un emploi temporaire. Rappelons toutefois qu'en France un jeune diplômé sur cinq est aujourd'hui au chômage. Les étudiants en sciences, en informatique ou en finances-assurances sont ceux qui ont le plus de chances de trouver un emploi.

L'Institut national des statistiques a travaillé avec le ministère de l'Education nationale sur la réussite scolaire des jeunes et en particulier des enfants issus de l'immigration. Leur insertion en milieu scolaire est plus liée au capital culturel de leur famille qu'à leur passé migratoire. « Avant d’être immigrés les enfants d’immigrés sont des élèves pour les autres », explique à RFI Jean-Paul Caille, chargé d'études au ministère de l'Education nationale. Leur réussite scolaire est extrêmement dépendante des ressources culturelles de leurs familles, comme dans toutes les familles. « Plus leurs parents sont diplômés – et notamment leurs mères – plus il y a de ressources culturelles dans leur foyers, comme par exemple une bibliothèque familiale importante, et plus ils réussissent », poursuit l'expert. Et, ajoute-t-il « ces inégalités sociales de réussite jouent surtout principalement avant l’entrée au collège. C’est à dire que c’est surtout à l’école élémentaire que les écarts sont les plus visibles.
La meilleure manière de rapprocher leur destin scolaire des autres élèves c’est de lutter le plus possible, de mettre des politiques qui réduisent le plus possible les inégalités sociales et culturelles à l’école élémentaire
».

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