La reprise des chantiers navals STX Saint-Nazaire constitue le gros dossier industriel du moment pour le gouvernement. Le groupe a été mis en vente par le constructeur sud-coréen qui avait racheté les chantiers en 2008. L'Etat, qui possède des parts dans les chantiers aura son mot à dire, rappelle le gouvernement. « Nous veillerons à ce que les nouveaux actionnaires puissent fournir les investissements nécessaires non seulement à la préservation de l'emploi mais d'abord au développement des chantiers », a affirmé en début de semaine le Premier ministre Manuel Valls. « L'Etat dispose de plusieurs moyens pour peser dans le choix de repreneur », avait-il poursuivi.
DCNS est le chef de file de l'industrie navale de la défense française. Il pèse trois milliards d'euros, et vient de remporter plusieurs gros contrats à l'exportation. Alors pourquoi ne pas l'associer à la reprise du groupe STX, convoité par des investisseurs chinois, puisque c'est à Saint-Nazaire que DCNS fait construire ses plus gros navires de guerre ? Pour Hervé Guillou, le PDG de DCNS, c'est important de garder la main sur les chantiers : « C'est garder notre capacité, en partenariat avec STX, de répondre aux besoins souverains de la France, notamment le porte-avion ou des futurs BPC, mais aussi à pouvoir exporter à partir de la France des bateaux d'un tonnage supérieur à 15 000 tonnes, indique Hervé Guillou. Et ça, évidemment, cela suppose un partenariat pérenne, avec STX, sous quelque forme qu'il soit. »
Le patron du groupe DCNS dont l'Etat est actionnaire majoritaire rappelle toutefois que Saint-Nazaire reste très tourné vers le marché civil : « Nous ne sommes pas des spécialistes de la croisière. Donc il faut que les repreneurs puissent apporter une expertise reconnue dans ce domaine. »Il le reconnaît, DCNS ne connaît pas le marché de la croisière et surtout ne serait pas capable de financer les énormes variations de trésorerie liées aux commandes très fluctuantes des paquebots de luxe.