France: les chantiers STX de Saint-Nazaire sont à vendre

Le dossier d'Alstom à Belfort tout juste bouclé, le gouvernement est de nouveau confronté à un problème industriel : les chantiers STX de Saint-Nazaire, fleuron de la construction navale française sont à vendre. Son propriétaire le Coréen STX Offshore and Shipbuilding est en redressement judiciaire depuis plusieurs semaines. Une juridiction coréenne a, lundi 10 octobre, annoncé sa préférence pour une vente groupée de tous les sites de la maison mère dans le monde. Une annonce qui contrarie les hypothèses de l'Etat, actionnaire à 33,3% et qui avait acté une vente séparée du site de Saint-Nazaire. Deux repreneurs étaient entrés en lice : le Néerlandais Damen et l'Italien Fincantieri. Comble de l'ironie, les chantiers de Saint-Nazaire se portent très bien avec un carnet de commandes plein jusqu'en 2026, et doivent livrer 14 paquebots de croisière pour un montant de 12 milliards d'euros. A Saint-Nazaire salariés et syndicats s'interrogent sur l'avenir de leur site.

Avec l'annonce d'une vente groupée, de nouveaux scénarios sont évoqués, comme la reprise par des investisseurs chinois. Une hypothèse qui fait craindre à certains un transfert de technologie en Asie mais qui n'inquiète pas le représentant de la CGT STX Saint-Nazaire Sébastien Benoît.

« Je ne crois pas à ces histoires de péril jaune, on est STX Corée, donc ces histoires je n’y crois pas. Moi je pense que tout ça c’est des communications politiques aujourd’hui pour dire sur un ton de protectionnisme et de nationalisme économiques que l’Etat fait quelque chose pour l’emploi. En réalité, ça fait de nombreuses années qu’il ne fait absolument rien, ça n’est pas son souci. »

De nombreuses convoitises...

Quelque 983 millions d'euros de chiffre d'affaires et 4,2 millions de bénéfice, des résultats qui en disent long sur la bonne santé du site mais qui attisent de nombreuses de convoitises. Sébastien Benoît préfère pointer la politique sociale du groupe avec des salaires trop bas, trop de flexibilité et de travailleurs détachés.

« Y a un outil de production, il y a des salariés qui sont capables de faire ces navires, et donc il y a du profit à faire pour des actionnaires quels qu’ils soient. Les salariés ont leur mot à dire dans cette histoire de vente, ces revendications sur le contenu social à l’occasion de la reprise, et bien elles seront posées sur la table du futur actionnaire », explique-t-il.

Bercy a déclaré lundi 10 octobre ne pas vouloir prendre le contrôle du chantier naval de Saint-Nazaire mais entend bien « peser dans le choix du repreneur ». Le gouvernement peut également recourir au décret Montebourg qui lui permet de s'opposer à un investisseur étranger si ce dernier peut contrarier les intérêts nationaux.

Les représentants du syndicat FO de STX France doivent être reçus ce mardi 11 octobre à Bercy par les conseillers du ministre de l'Economie, Michel Sapin, et du secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christophe Sirugue.

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