Premier constat fait par le Haut Conseil à l'égalité : le viol s'est banalisé. Une femme violée sur dix porte plainte selon le rapport. Et sur ces plaintes seulement une sur dix aboutirait à une condamnation.
Il y a en France une tolérance envers les violeurs, estime Danielle Bousquet, présidente du HCE : « Vous imaginez presque 100 000 viols en France et 1 000 personnes condamnées. Que deviennent les autres ? Cela veut dire que la société estime qu’il y a une part importante de responsabilité qui incombe à la victime et non pas au violeur. Nous sommes très tolérants sur le viol qui fait partie de notre culture. C’est insupportable. »
Parmi les recommandations du Haut Conseil à l'égalité : organiser une campagne gouvernementale de sensibilisation consacrée au viol. « Comment on fait campagne contre le viol ? En incitant les femmes à porter plainte, en incitant ceux qui les fréquentent à les écouter et aussi en interpellant la société collectivement sur quel est notre regard à l’égard des femmes victimes de violences et à l’égard des violeurs également », souligne Laurence Rossignol, ministre du Droit des femmes.
Le conseil préconise également de faire passer le délai de prescription de 20 à 30 ans pour les crimes de viol sur mineur. Mais légiférer avant les élections de 2017 s'annonce très compliqué selon la ministre.