France: le Haut Conseil à l’égalité alerte sur la banalisation du viol

Un viol toutes les six minutes en France. Un chiffre alarmant rappelé dans un rapport remis mercredi 5 octobre par le Haut Conseil à l'égalité. Et pourtant très peu de plaintes sont déposées en gendarmerie et commissariat. Le HCE propose donc douze recommandations pour mieux entendre les victimes et mieux condamner les violeurs.

Premier constat fait par le Haut Conseil à l'égalité : le viol s'est banalisé. Une femme violée sur dix porte plainte selon le rapport. Et sur ces plaintes seulement une sur dix aboutirait à une condamnation.

Il y a en France une tolérance envers les violeurs, estime Danielle Bousquet, présidente du HCE : « Vous imaginez presque 100 000 viols en France et 1 000 personnes condamnées. Que deviennent les autres ? Cela veut dire que la société estime qu’il y a une part importante de responsabilité qui incombe à la victime et non pas au violeur. Nous sommes très tolérants sur le viol qui fait partie de notre culture. C’est insupportable. »

Parmi les recommandations du Haut Conseil à l'égalité : organiser une campagne gouvernementale de sensibilisation consacrée au viol. « Comment on fait campagne contre le viol ? En incitant les femmes à porter plainte, en incitant ceux qui les fréquentent à les écouter et aussi en interpellant la société collectivement sur quel est notre regard à l’égard des femmes victimes de violences et à l’égard des violeurs également », souligne Laurence Rossignol, ministre du Droit des femmes.

Le conseil préconise également de faire passer le délai de prescription de 20 à 30 ans pour les crimes de viol sur mineur. Mais légiférer avant les élections de 2017 s'annonce très compliqué selon la ministre.

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