On l'a vu nerveux, agacé la semaine dernière en Alsace. On l'a dit à contretemps face à la montée en puissance de Nicolas Sarkozy. Mais Alain Juppé s'est refait une santé dans les enquêtes d’opinion. Dans un sondage publié cette semaine par Le Figaro, le maire de Bordeaux progresse de 5 points à 39 % au premier tour, quand Nicolas Sarkozy perd 1 point à 33 %.
Et ce lundi soir à Villeurbanne, c'est un candidat requinqué qui s’est adressé à ses partisans. « Nous vivons sans doute un moment clé, un tournant dans la campagne, le moment où les Français sentent qu’il se passe quelque chose, qu’un élan est en train de se créer. C’est cet élan que je veux porter maintenant avec vous, cette espérance que je veux faire lever », a lancé Alain Juppé.
Deux ans après l’annonce de sa candidature à la primaire, le maire de Bordeaux est toujours le favori des sondages. Il a résisté à l'omniprésence de Nicolas Sarkozy dans les médias, à ses polémiques sur les « Gaulois » ou sur le réchauffement climatique. Il s'en amuse même, comme lorsqu’il rappelle que Lyon, à laquelle est accolée Villeurbanne, « fut longtemps capitale des Gaules », suscitant éclats de rire et applaudissements dans la salle.
Devant Laurent Wauquiez, le président de la région Rhône-Alpes et remplaçant de Nicolas Sarkozy à la tête des Républicains, Alain Juppé s'offre plusieurs tacles contre celui qu'il ne nommera jamais. Il développe sa vision de l'Etat : détendu. Et même si son camp refuse de le reconnaître, après un coup de mou, la mauvaise passe de Nicolas Sarkozy les rassure.
A deux mois du second tour de la primaire, pas question donc de changer de stratégie. Alain Juppé continuera de jouer la sérénité face à l'agitation de son adversaire.
■ Hervé Mariton en invité d'honneur
Alain Juppé a reçu cette semaine le soutien d'Hervé Mariton, recalé de la primaire. Un ralliement surprise. Le député de la Drôme, maire de Crest, était aux côtés d'Alain Juppé à Villeurbanne.