Avec notre envoyé spécial à Guidel, Julien Chavanne
François Bayrou a peaufiné son discours d'ouverture jusqu'au dernier moment, à proximité des caméras. L'image d'un chef de parti au travail, même si la course pour 2017 a commencé sans le Modem.
En se plaçant très tôt derrière Alain Juppé, le maire de Pau a pris le risque de se mettre, de lui-même, sur la touche. Mais à ses yeux, le maire de Bordeaux, est encore aujourd'hui le meilleur candidat. « L’attitude d’Alain Juppé est une attitude extrêmement courageuse. Pour moi, c’est la marque d’un homme d’Etat, c’est quelqu’un qui refuse de glisser quand tout le monde glisse et de dériver quand tout le monde dérive », estime-t-il.
Allusion à Nicolas Sarkozy et à sa campagne centrée sur l'identité. Autre cible de François Bayrou : ceux qui veulent lui faire concurrence au centre, comme Emmanuel Macron. « Pour moi, la recomposition, ça n’est pas la reprise des anciennes formes politiques, même changées, même cosmétiquement modifiées », ironise-t-il.
Comprendre : le centre, c'est moi. François Bayrou se tient d'ailleurs prêt à se lancer dans la présidentielle si Alain Juppé échoue. Une position ambiguë, difficile à vendre aux Français, reconnaissent certains militants déboussolés. « On a clairement un problème de communication », lâche une élue régionale. Elle reconnaît que survivre sans la présidentielle serait compliquée.