«Rixe de Sisco»: les cinq prévenus condamnés à des peines de prison

Le procès de la « rixe de Sisco » s’est achevé, jeudi 15 septembre, à Bastia en Corse. Cinq prévenus comparaissaient pour violences volontaires en réunion et avec armes, après une bagarre, le 13 août dernier, qui avait failli tourner au lynchage. La rixe s’était suivie de tensions intercommunautaires entre musulmans et non-musulmans de l’île. Le procès en comparution immédiate avait été renvoyé, mi-août. Il s’est donc tenu hier et des peines de six mois avec sursis à deux ans de prison ferme ont été prononcées.

Avec notre envoyé spécial à Bastia, Raphaël Reynes

« C’est une honte, c’est un scandale ! » Il est plus de 4 heures du matin, ce vendredi 16 septembre, quand les deux villageois de Sisco sont condamnés par le tribunal à 8 et 12 mois de prison avec sursis. « Nous, nous avons accepté de comparaître devant nos juges, de nous expliquer. Et je pense qu’on aurait pu considérer notre présence et considérer notre loyauté dans les débats », regrette Rose-Marie Prosperi, l’avocate de Lucien Straboni.

Le tribunal de Bastia a été plus sévère avec Mustapha Benhaddou, 33 ans. Il est condamné à deux ans de prison ferme avec maintien en détention pour violence en réunion avec armes. Pour l’un de ses avocats, Jean-Sébastien de Casalta, c’est également une déception : « Ce dossier est une caricature de ce qui était une rixe, lamentable certes, mais qui a dégénéré et qui a conduit une foule désinhibée à se livrer à ces actes de violence qui étaient totalement inadmissibles. »

Enfin, absents à l'audience car affirmant, selon leurs avocats, craindre pour leur sécurité, deux autres frères Benhaddou, Abdelillah, 38 ans, et Jamal, 29 ans, ont écopé chacun de six mois avec sursis. Un quatrième frère Benhaddou, Moucine, présent lors de la rixe, est en fuite.

Malgré les inquiétudes, l'audience s'est déroulée dans le calme. Plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées devant le palais de justice de Bastia pour soutenir les deux habitants de Sisco. Le parquet souhaitait un « procès pour apaiser », un procès « pédagogique ». L’avenir dira si la leçon est passée.

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