Dans son jugement, le tribunal administratif de Bastia se réfère à la décision du Conseil d'Etat. La plus haute instance administrative française avait invalidé l'arrêté pris par le maire de Villeneuve-Loubet, près de Nice, au motif qu'aucun risque de trouble à l'ordre public n'avait été démontré par l'élu de la commune qui pourrait justifier l'interdiction du burkini sur ses plages.
Mais les choses sont différentes en ce qui concerne Sisco, estiment les juges de Bastia. En effet, c'est sur la côte de ce petit village du Cap Corse qu'a eu lieu une rixe, le 16 août dernier. Une famille d'origine maghrébine et deux habitants du village, rejoints par plusieurs dizaines d'autres personnes, s’étaient affrontés au point qu'une centaine de policiers avaient dû intervenir pour ramener le calme.
Pour le tribunal administratif de Bastia, les risques de trouble à l'ordre public sont donc bien réels à Sisco. Et les magistrats ont donc débouté la Ligue des droits de l'homme qui réclamait l'invalidation de l'arrêté. Reste qu'aucun affrontement n'a été déclenché par le port d'un burkini ni à Sisco, au mois d'août, ni ailleurs depuis.