Bygmalion: «polémique», «manoeuvre», «manipulation», Sarkozy se défend

Nicolas Sarkozy était à Poissy (Ile-De-France) mardi soir pour un meeting consacré à l'éducation. Rattrapé par son actualité judiciaire, le candidat à l'élection présidentielle ne pouvait pas ne pas l'évoquer. Pour la première fois depuis le retour de l'affaire Bygmalion, menacé d'un procès, il a riposté dans une allusion de quelques phrases

Avec notre envoyé spécial à Poissy,  Julien Chavanne

« Aucune polémique, aucune manoeuvre, aucune manipulation, aussi honteuse ne me détournera d'un centimètre de ma volonté absolue de construire une alternance forte, une alternance perceptible. » Il était là pour parler « éducation » mais Nicolas Sarkozy en a profité pour faire passer un message : rien ne l’arrêtera sur sa route vers l’Elysée, pas même ses ennuis judiciaires. De toute façon, les 600 supporters venus le voir, n’en doutaient pas un instant. Pour eux, l’ancien chef de l’Etat est victime. D’abord victime des médias : « Vous faites partie d'un corps médiatique bien pitoyable, de devoir ressortir comme ça chaque fois une affaire », se désole cette militante. Et puis victime d’un cabinet noir de l’Elysée : « Ca vient de François Hollande bien sûr, puisque toute la magistrature, elle est du côté à Hollande, alors...»

Il est encore une fois rattrapé par la justice, et sa campagne démarre avec un handicap, une arme supplémentaire pour ses rivaux. Et ça agace un peu Stéphanie : « C'est une habitude, c'est comme ça, ça lui colle à la peau, mais pfff... » Mais cette faiblesse peut aussi le servir, selon elle. Il n’y a qu’à voir les stars de la télé-réalité : « Plus on s'attaque à quelqu'un, qu'on commence à trop s'accrocher à lui, plus les gens commencent après à prendre à sa défense. On le voit dans les émissions de télé-réalité, des choses comme ça. »

« Le bonheur, c'est chaque fois qu'on surmonte une épreuve »

Venu se requinquer auprès de ses fans, Nicolas Sarkozy a cherché à se montrer serein, prêt à encaisser les coups.

Le candidat à la primaire de la droite, a assuré à propos del'affaire Bygmalion que rien ne le détournera de sa « volonté absolue de construire l'alternance » en 2017. Les juges devraient prendre une décision pour un éventuel procès d'ici un mois minimum, une perspective qui assombrirait sa campagne pour la primaire, prévue les 20 et 27 novembre. « J'aime les gens qui ont connu des hauts et des bas, qui ne se sont pas plaint, qui ont serré les dents », a affirmé M. Sarkozy.

Avant de démarrer son discours sur ce thème, M. Sarkozy a tenu à affirmer que« dans la vie, on ne fait rien sans courage. Je pense que dans le mode de vie français, dans l'identité française, il y a cette idée extrêmement forte que (...) le bonheur, c'est chaque fois qu'on surmonte une épreuve », et qu'on a « la satisfaction » de se dire « j'ai surmonté cette épreuve », a-t-il assuré.

Manuel Valls a jugé mardi « insupportables »« pour l'idée qu'on se fait de la séparation des pouvoirs et du rôle de la justice », les déclarations à droite accusant l'exécutif de mener une « manoeuvre politique » contre l'ancien chef de l'Etat.
Il faisait notamment allusion à l'avocat de M. Sarkozy, Me Thierry Herzog, qui a dénoncé lundi « une nouvelle manœuvre politique grossière » après l'annonce des réquisitions du parquet de Paris.

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