Bygmalion: le parquet demande le renvoi de Nicolas Sarkozy en correctionnelle

Le spectre d'un procès en correctionnel se précise pour Nicolas Sarkozy. Le parquet de Paris a requis le renvoi de l'ancien président, et de 13 autres mis en examen, dans le cadre de l'affaire Bygmalion. Des réquisitions sans surprise et qui ont tout de même peu de chance d'entraver la nouvelle course électorale de Nicolas Sarkozy.

Pour le parquet de Paris, Nicolas Sarkozy a commis au moins deux délits qui méritent d'être jugés.D'abord, selon les magistrats, l'ancien président a « dépassé le plafond des dépenses électorales » pour sa campagne de 2012. Ensuite, il a « fait état », dans son compte de campagne, « d'éléments comptables sciemment minorés ». Deux accusations pour lesquelles le parquet requiert donc le renvoi de Nicolas Sarkozy devant le tribunal correctionnel.

Décision d'ici un mois

Son entourage commence à avoir l'habitude. Depuis son départ de l'Elysée il y a 5 ans, Nicolas Sarkozy a déjà été rattrapé plusieurs fois par la justice et pour l'instant, l'ancien président n'a jamais été condamné.
C'est d'ailleurs l'argument principal de sa défense sur le front politique : Nicolas Sarkozy serait victime du harcèlement des juges. « Une énième manœuvre politico-judiciaire» destinée à «déstabiliser» le candidat à la primaire selon les mots de Laurent Wauquiez, nouveau patron des Républicains.

Les juges d'instruction décideront dans un mois, au plus tôt, s'ils suivent ou non ces réquisitions. Un délai minimal qui risque fort d'être allongé par les recours de procédure que les avocats des prévenus pourraient introduire.
En dehors de Nicolas Sarkozy, le parquet requiert en effet le renvoi de 13 autres personnes soupçonnées d'avoir participé à la mise en place d'un système de fausses factures pour imputer à l'UMP près de 20 millions d'euros de dépenses électorales qui auraient dû figurer dans les comptes du candidat Sarkozy.

Le temps joue pour lui

A un peu plus de deux mois de la primaire de la droite pour la présentielle de l'an prochain, un renvoi en correctionnelle serait malvenu pour l'ancien président français. Mais le risque est moindre. La jurisprudence n'a jamais renvoyé un candidat devant un tribunal à quelques mois d'une élection.

Donc si le ciel judiciaire est loin d'être dégagé, l'avenir politique n'est pas compromis.
Nicolas Sarkozy a le calendrier avec lui et pour le moment, rien ne presse. Au mieux, un éventuel procès commencerait au printemps prochain, en pleine campagne présidentielle. Ce qui pourrait repousser encore la tenue d'un procès au second semestre 2017 puisque en période électorale, les magistrats observent habituellement une trêve.
Enfin si Nicolas Sarkozy revenait à l'Elysée, il serait à l'abri jusqu'en 2022, protégé par son immunité.
 

 

 

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