Les socialistes ont dû pousser le son pour couvrir les slogans des manifestants à l’extérieur de la salle. Pour se faire entendre aussi de ces électeurs de gauche si en colère. Et leur désigner surtout un autre adversaire que le président François Hollande.
« La droite a commencé ses primaires et là, on a vu arriver les brutes, on a sorti le vitriol », a lancé le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll.
« J’assume le combat face à une droite qui a abandonné le Général de Gaulle et préfère Donald Trump et les populistes », a renchéri la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine.
« Quand on a été chef de l’Etat, quand on aspire à le redevenir, on ne remet pas en cause si violemment l’Etat de droit, on ne plaide pas pour l’arbitraire, on ne s’assoit pas, comme le fait Nicolas Sarkozy, sur les grands principes de notre Constitution, a tancé le chef du gouvernement, Manuel Valls. Vers où, et je pose cette question à la droite française et j’interpelle chaque électeur, vers où Nicolas Sarkozy est-il prêt à l’emporter pour emporter le pays ? Si je m’en prends à Nicolas Sarkozy, ce n’est pas parce qu’il serait l’adversaire facile - je ne le crois pas -, mais parce que c’est lui qui impose à toute la droite son agenda, ses thèmes et sa dérive. Et c’est donc une menace considérable. C’est un programme brutal d’affrontement qui vise les corps intermédiaires et notre corps social. Et il prend donc une responsabilité terrible en donnant corps à ce bloc réactionnaire et à ce programme commun entre la droite dure et l’extrême droite. »
Face à la droite, retisser les liens avec la gauche, pousser à l’unité. Lundi, le mot qui fâche, « burkini », n’a pas été prononcé. Mais Manuel Valls en filigrane persiste et signe : « Mariane, le symbole de la République, elle a le sein nu parce qu’elle nourrit le peuple, elle n’est pas voilée parce qu’elle est libre », s’est enflammé le Premier ministre.
Manuel Valls brave les consignes du président et continue à cliver à gauche, s’agaçait lundi soir un ami du président. Un Premier ministre qui, sans le dire, creuse son sillon pour mieux se poser en recours.