France: une rentrée gouvernementale pas vraiment main dans la main

Manuel Valls et plusieurs ministres tiennent lundi soir près de Toulouse un meeting de rentrée, sous la pression de syndicats et sur fond de dissensions ouvertes au sein du gouvernement au sujet du burkini. Le thème central de cette soirée : la République. Un rendez-vous sous haute surveillance.

Depuis plusieurs heures, les cadres socialistes présents sont quasiment bunkérisés, réunis à huis-clos sous la surveillance de dizaines de policiers et de gendarmes, derrière des barrières, des barrages de contrôle, témoigne notre envoyée spéciale à Colomiers, Anissa el-Jabri. Le député PS de Toulouse a d'ailleurs vu sa permanence vandalisée pour la deuxième fois ce week-end.

Dans la ville, repoussés un peu plus loin, des partisans de la Manif pour tous et devant les fenêtres de la mairie, à quelques mètres, la CGT, ses drapeaux rouges et ses mots sur une banderole : « PS = trahison ».

Après l'annulation de l'université d'été du PS à Nantes, cette rencontre à Colomiers (Haute-Garonne) fait figure de rassemblement de substitution pour la majorité. Ce soir, le gouvernement veut mettre sur la table ce qu'il juge être les avancées sociales du quinquennat, mais le thème affiché de cette rentrée, c'est l'essentiel, c'est la République. Quelques mots qui sonnent comme une ébauche de slogan de campagne présidentielle.

Joli sur le papier, mais pas simple dans la réalité : sur le burkini, le chef du gouvernement est ouvertement contesté par trois de ses ministres, dont deux seront tout à l'heure sur l'estrade avec lui (Marisol Touraine et Najat Vallaud-Belkacem). Un dirigeant de la majorité l'assure, il n'y aura pas de problème ce soir, pas d'affichage de division, avant d'ajouter mi-prudent, mi-ironique : « de toute façon, le Premier ministre parle en dernier, il ne pourra pas être contredit. »

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