Vendredi dernier, dans Le Monde, le Premier ministre Manuel Valls justifiait ses alertes sur la menace terroriste, écartant tout « populisme ». Lundi, dans Libération, il avançait l'idée d'un « financement public » des lieux de culte musulman. La veille, dans le Journal du dimanche, il défendait « la reconstruction de l'islam de France ».
Le terrorisme et la religion sont deux thèmes chers au cœur du Premier ministre qui n'a pas voulu laisser passer les critiques de deux intellectuels de gauche. Hier, dans Libération, l'écrivain Edouard Louis et le philosophe Geoffroy de Lagasnerie avaient en effet reproché au chef du gouvernement de ne pas s'attaquer aux origines de la violence.
Ce vendredi matin, dans sa tribune au ton très personnel, Manuel Valls a dénoncé leur « cécité » et leur a répondu point par point : inégalités sociales, discriminations, radicalisation. Le gouvernement fait face, assure le Premier ministre, notre action « ne se limite pas au démantèlement des filières terroristes ». Un discours de « vérité » qu'il oppose au discours de « fatalité » de ses détracteurs.
Piqué au vif, omniprésent cet été, Manuel Valls n'a pas l'intention de céder un pouce terrain sur la lutte antiterroriste, au risque de marcher sur les pieds de son ministre de l'Intérieur et d'agacer le président. François Hollande a d'ailleurs rejeté tout financement public du culte, comme le proposait son Premier ministre.