La Fondation des œuvres de l'islam de France existe depuis plus de dix ans, mais elle n'est aujourd'hui qu'une coquille vide. C'est pourtant par son biais que Manuel Valls souhaite agir pour le financement des mosquées françaises.
Le Premier ministre le répète, il souhaite interdire les fonds en provenance de pays étrangers, même si les mosquées françaises sont en très grande partie financées par les fidèles eux-mêmes - l'argent en provenance de l'étranger ne compte en effet que pour moins de 20% des sommes. En première ligne, le Maroc, l'Algérie et l'Arabie saoudite.
Un enjeu plus symbolique
Mais pour Manuel Valls, l'enjeu est peut-être plus symbolique qu'utile. En ressuscitant cette fondation et en lui confiant ce rôle, le Premier ministre entend montrer que les autorités s'engagent pour « débarrasser ceux qui minent l'islam de l'intérieur ».
Une main tendue vers les représentants de la communauté musulmane, un premier pas vers un pacte avec l'islam de France qu'il appelle de ses vœux. Avec cette démarche, Manuel Valls se défend cependant de toute volonté de mettre en place un concordat avec l'islam. « Ce serait une insulte à la laïcité » estime-t-il.
Il rejoint sur cette ligne son ministre de l'Intérieur et des Cultes, Bernard Cazeneuve, à qui on avait pourtant prêté une telle volonté avant qu'il ne le démente vigoureusement.