France: le débat sur l’état d’urgence accentue la fracture nationale

Après l’attentat de Nice, le Premier ministre Manuel Valls a reçu lundi 18 juillet à Matignon les parlementaires des différents groupes, devant lesquels il a défendu la prolongation de l’état d’urgence avant le débat qui doit avoir lieu mardi à l’Assemblée nationale.

Cette fois, l’heure n’est plus à l’unité nationale. Contrairement aux attentats de 2015, celui de Nice n’a pas empêché les affrontements politiciens. Bien au contraire. Et le débat sur la prolongation de l’état d’urgence donne à la droite une occasion de s’attaquer au gouvernement. Le président du groupe Les Républicains au Sénat, Gérard Larcher, a ainsi exprimé sa méfiance : « Les questions se posent sur la durée de l’état d’urgence. C’est la quatrième fois que nous allons devoir voter l’état d’urgence. C’est aussi les questions liées aux perquisitions, aux contrôles d’identité. »

Même si la droite est favorable à la prolongation, pas question pour elle de voter le texte du gouvernement sans l’amender. Manuel Valls l’a bien compris. « Nous attendons les propositions qui seront faites et nous les examinerons avec intérêt, parce que le gouvernement est plus que jamais dans cette situation, avec des polémiques inutiles, injustifiées, indignes, garant de l’unité nationale », estime le Premier ministre.

Mais l’unité nationale devient un objet d’échange pour la droite. « C’est là aussi où se mesure l’unité nationale : dans l’écoute démocratique », fait valoir Gérard Larcher. Le Premier ministre y semble prêt, notamment sur la durée de l’état d’urgence. L’opposition réclame six mois, et non trois. Cela sera-t-il suffisant ? Pas sûr. La droite envisage d’ores et déjà de faire durer le débat au maximum.

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