« Pour ceux qui en doutaient encore, constate Sud-Ouest, la campagne de la primaire à droite, qui s’est véritablement ouverte ce week-end, sera âpre, dure et acharnée. D’autant plus que peu de différences de fond séparent les candidats, hormis l’approche du débat sur l’identité et l’immigration. Cette campagne sera dure aussi, pointe encore Sud-Ouest, car celui qui sortira du chapeau le 27 novembre aura de bonnes chances d’être le prochain président de la République, qu’il se retrouve au second tour face à François Hollande ou contre Marine Le Pen. »
François Fillon l’a bien compris, François Fillon qui a dégainé le premier hier… Libération s’en amuse : « ça tourne au western… Quelque chose comme Règlement de comptes à LR Corral ou encore le Bon, la Brute et le Truand, (chacun attribuera les rôles comme il veut…). La violence des attaques de François Fillon contre Nicolas Sarkozy, en tout cas, est inédite. “Mise en examen”,“rubrique mondaine”, propositions “stupides et imbéciles”, “usurpation” dans la conduite du gouvernement : tout y est passé, sur un ton que l’opposant de gauche le plus raide aurait hésité à employer. Ce n’est plus la compétition primaire, c’est la violence primitive. »
« François Fillon a sorti le gros flingue à six coups hier, constate également La Charente Libre. Le gentil François s’est mué en méchant Fillon pour dresser en creux un portrait au vitriol de Sarkozy qui aura reçu en un seul après-midi le service retour des mille humiliations qu’il a infligées à son Premier ministre depuis dix ans. Le match n’est pas terminé. »
« Qui aurait cru qu’un garçon aussi bien élevé que François Fillon, plutôt prudent de nature, tienne des propos d’une telle virulence contre un ex-président de la République ?, s’esbaudit Le Républicain Lorrain. En lançant sa campagne de la primaire de la droite et du centre, l’ancien Premier ministre a au moins réussi à s’extraire de l’antichambre où certains l’avaient déjà cantonné. »
« François Fillon, amateur de voitures de sport, a démarré sa campagne en trombe, renchérit Le Journal de la Haute-Marne. Il a conduit son discours pied au plancher. Il n’avait pas le choix d’ailleurs. Largement distancé dans les sondages par Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, il devait s’en distinguer tant sur la forme que sur le fond. On a été servi […]. La charge a été violente. »
Sarko et Juppé au coude à coude
Le Figaro entend pour sa part calmer le jeu… Certes, reconnait le quotidien d’opposition, « les différences d’appréciation des candidats à la primaire des Républicains […] existent. Et il s’agit plutôt d’une bonne nouvelle, estime-t-il. Cette primaire n’aurait en effet aucun intérêt si Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire, François Fillon et les autres promettaient très exactement la même chose. Or, ce n’est pas tout à fait le cas. On voit bien que chacun, à droite, a son tempérament, relève Le Figaro. Nicolas Sarkozy insiste sur une reprise en main régalienne, quand Alain Juppé plaide davantage pour un pays qui, retrouvant les chemins de la croissance et de l’emploi, résoudrait du même coup tous ses maux. À chacun sa logique. En tout cas, conclut le quotidien d’opposition, le débat est légitime et les électeurs de la primaire trancheront dans deux mois. »
Qui aura les faveurs des sympathisants de droite ? Le Figaro publie un sondage ce matin. Un sondage qui indique que Nicolas Sarkozy rattrape Alain Juppé au premier tour. Trente-quatre pour cent des voix chacun. Bruno Le Maire et François Fillon restent devancés mais progressent également. Le député de l’Eure gagne 2 points d’intention de vote et se maintient à la troisième place avec 17 %. L’ancien premier ministre gagne un point, à 9 %. Au second tour, Alain Juppé est toujours en position de l’emporter avec 55 % des suffrages.
Autre sondage, cette fois dans Libération : les Français seraient sceptiques face à la droite. « La droite, ça fait pas rêver », titre le journal. « Le désaveu de la gauche ne veut pas dire le retour en grâce de la droite, affirme Libé. Si les Français semblent décidés à vouloir sanctionner le gouvernement et l’actuel président de la République, cela ne signifie pas qu’ils accordent beaucoup de crédit à l’opposition. Ils semblent convaincus, avance Libération, qu’une victoire demain de la droite ne changerait pas grand-chose à leur quotidien. Si un candidat LR devait devenir président, ils sont 52 % à penser qu’il ne ferait pas mieux que la gauche en matière économique et sociale. Plus surprenant encore, 52 % des Français n’imaginent pas un gouvernement de droite plus efficace en matière de lutte contre le terrorisme que l’actuelle majorité. »
Bouger le mammouth…
A la Une également : la rentrée des classes cette semaine… Et à cette occasion, Najat Vallaud-Belkacem défend son bilan. C’est le grand titre du Parisien. « C’est la première rentrée où l’ensemble de notre refondation de l’école va se voir dans sa cohérence, affirme la ministre de l’Education nationale. Les conditions sont réunies pour que cette rentrée se passe de manière apaisée. Depuis un an, on sent les effets sur le terrain des moyens supplémentaires que nous avons donnés. »
Commentaire du Parisien : « Najat Vallaud-Belkacem n’a pas dégraissé le mammouth mais elle le fait bouger. Quoi que l’on pense des nouveaux rythmes scolaires, de la revalorisation du traitement des enseignants ou de la réforme du collège, une conclusion s’impose. La jeune ministre, à qui l’on prédisait les pires avanies lors de sa nomination en 2014, a mené ses projets à bien. Son obstination a payé, nul ne pourra lui reprocher son inaction. »
Succès en trompe l’œil
« Des TGV pour les Etats-Unis… Percée historique d’Alstom Outre-Atlantique », s’exclament Les Echos. Alstom a décroché vendredi son plus gros contrat aux Etats-Unis, avec l’achat par les chemins de fer américains de 28 rames de son tout dernier modèle de TGV. Un contrat d’1,8 milliard d’euros.
C’est bien, certes, mais pour autant, pointent Les Echos, « le TGV n’a jamais réussi à devenir un succès sur la scène mondiale. » Pourquoi ? « La réponse est bien évidemment économique, relèvent Les Echos. Face au transport routier ou aérien, le train à grande vitesse reste une innovation particulièrement coûteuse […]. Le TGV coûte cher et avance bien souvent à petite vitesse ou multiplie les arrêts qui le ralentissent. La vente de trains rapides aux Américains est donc une belle victoire pour Alstom, conclut le quotidien économique, mais il y a peu de chances qu’elle change le cours de l’histoire. Il faut se réjouir de ce contrat. Ne pas en tirer des conclusions trop hâtives. »