Avec notre envoyée spéciale à la Baule, Véronique Rigolet
Plus zen que jamais, Alain Juppé dit aimer son surnom de « bonze de Bordeaux » et souhaite un code de bonne conduite pour cette primaire. Après une semaine d’attaques et de coups bas, l’heure est donc à la trêve chez Les Républicains. « Il paraît qu’on a dit que j’étais le bonze de Bordeaux, s’est amusé l’ancien Premier ministre. Donc, je vous l’assure, je vais continuer à faire preuve de calme, de sang-froid et de sérénité parce que c’est ce que les Français souhaitent. »
Même François Fillon n’attaque plus Nicolas Sarkozy, pour mieux cibler François Hollande. « Oui, François Hollande a été le président des faits divers et des rubriques mondaines, réagissant sur tout et sur n’importe quoi, jusqu’à traiter lui-même le cas Leonarda, en se faisant ridiculiser - et la France avec - par une adolescente ! (1) », a martelé celui qui fut le locataire de Matignon de 2007 à 2012.
Sérénité temporaire ?
Stratégie identique chez Bruno Lemaire qui, lui aussi, avait réglé sa mire sur l'actuel chef de l'Etat : « Enfin nous allons pouvoir dans quelques mois nous débarrasser de François Hollande et du socialisme ! Ne boudons pas notre plaisir. Enfin nous allons pouvoir en finir avec un quinquennat qui restera comme le quinquennat de l’humiliation pour les Français et du mensonge. »
Cette sérénité retrouvée entre les candidats à la primaire réjouit les militants, lesquels redoutent plus que tout une victoire du FN en cas de division à droite, même si certaines, comme Françoise, ne croient guère à cette nouvelle trêve : « Je ne vois pas comment ils peuvent, du jour au lendemain, se saluer et dire ’allez, on oublie tout’. Le risque, c’est de voir Marine Le Pen, c’est tout ! », estime la militante. C'est Nicolas Sarkozy qui clôturera le campus ce dimanche à la mi-journée. L‘esprit zen sera-t-il toujours là ? Alain Juppé, François Fillon et Bruno Lemaire seront en tous cas déjà repartis.
(1) Expulsée au Kosovo avec sa famille en octobre 2013, Leonarda Dibrani s'était vu proposer de revenir seule en France par le chef de l'Etat, offre quelle avait déclinée.