France: pour sa rentrée politique, Alain Juppé se pose en «rassembleur»

Pour sa rentrée politique, devant 2000 de ses partisans, samedi à Chatou, en région parisienne, Alain Juppé s'est présenté en « rassembleur » à trois mois du premier tour des primaires. Le favori des sondages a - sans jamais le nommer - vivement dénoncé la campagne « clivante » et la « surenchère » de son grand rival Nicolas Sarkozy. Entre les deux hommes le duel a bien commencé.

Avec notre envoyée spéciale à Chatou (ouest de Paris),  Véronique Rigolet

« On va gagner et il va falloir se remuer », lance Alain Juppé sous les applaudissements. Et en cette rentrée ensoleillée, surfant toujours en tête des sondages Alain Juppé y croit plus que jamais. Il se dit l’homme de la situation, le rassembleur, en opposition à celui qu’il ne nomme jamais, mais qu’il cible beaucoup, son rival Nicolas Sarkozy. « Rassembler plutôt que de chercher à cliver, rassembler plutôt que de vouloir exclure ou stigmatiser, rassembler plutôt que d’exciter les surenchères. »

Taxé de mollesse et de naïveté par le camp Sarkozy, Juppé contre-attaque. Il sera ferme, lui aussi, dit-il sur la sécurité et l’immigration. Mais il refuse les Guantanamo à la française ou bien encore la suspension du regroupement familial prôné par l’ex-président : « J’ai proposé de conditionner le regroupement familial, non pas de l’interdire, ce qui serait inhumain. » 

Et Alain Juppé de réaffirmer son objectif d’« identité heureuse » en fustigeant ce qu’il nomme « les prophètes de malheur » : « Ne vous laissez pas abattre par le défaitisme des prophètes de malheur, soyez les pionniers d'une France qui va, je persiste et je signe, retrouver le chemin d’une identité heureuse », clame-t-il.

Nous, on ne change pas de programme, dit l’un de ses conseillers avant d’asséner : « Sarkozy peut toujours continuer à cliver, de toute façon, si dans trois semaines il n’a pas décollé dans les sondages, il est cramé. »

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