Le Conseil national des Républicains adopte le projet du parti pour 2017

Le Conseil national des Républicains a adopté samedi à Paris le projet du parti pour 2017, à quelques mois de la primaire, en l'absence de ses principaux candidats. Le but de ce conseil est d’entériner le projet politique du parti pour 2017, alors qu’à quelques mois de l'élection présidentielle, la plupart des candidats à la primaire de la droite ne s'estiment pas associés au projet. Reportage.

Alain Juppé qui échange sur le Brexit à la terrasse d’un café, avec une vingtaine de jeunes. La scène n’a trompé personne, le maire de Bordeaux a voulu faire valoir sa différence ce samedi matin. Pas question pour lui de rester assis pendant des heures dans la bruyante Maison de la Mutualité à écouter Nicolas Sarkozy et ses proches échanger autour du projet concocté par le parti, car ce projet, a-t-il répété à son arrivée, n’est pas le sien.

« Chacun est libre au moment des primaires de faire ses propositions. Naturellement, j’y retrouverai beaucoup d’idées puisque je l’ai dit, nous sommes dans la même famille politique. Mais je garde ma marge d’initiative bien sûr. Je ne participe pas au vote parce que je pense que cela entretient une confusion regrettable, une confusion entre Nicolas Sarkozy, président du parti, et Nicolas Sarkozy, candidat en campagne pour les primaires », estime Alain Juppé. Quant à Hervé Mariton, il n'a pas non plus voté ce projet, car il n’est pas assez radical à ses yeux.

Mais toutes ces critiques sont balayées d’un revers de main par l’entourage de Nicolas Sarkozy. Ce projet doit être un socle commun, car il a été, explique-t-on, validé par les militants. Il a d’ailleurs été voté à une très large majorité cet après-midi par les 1 500 conseillers nationaux qui ont levé un petit bulletin bleu pour approuver le projet. Seulement quatorze personnes ont voté contre, en brandissant le côté rouge du bulletin.

La stratégie de Nicolas Sarkozy

L’ancien chef de l’Etat affiche clairement sa stratégie. Nicolas Sarkozy veut apparaître comme le candidat du parti et ainsi, mettre ses adversaires en difficulté. Cette journée aura surtout été l’occasion pour lui d'une vraie séance d'autosatisfaction. L'ex-chef de l'Etat a mis en avant son action à la tête du parti depuis maintenant 18 mois : la famille s'est rassemblée, la situation financière assainie et le nombre de militants n’a cessé de croître, ils sont aujourd’hui 265 000 adhérents à jour de cotisation.

Conclusion du président des Républicains au terme d'un discours de 40 minutes prononcé devant les 1 500 conseillers nationaux : « 18 mois après, nous sommes ensemble beaucoup plus forts que nous l'étions, nous nous sommes rassemblés sur l'essentiel ». Un projet d’alternance qui propose notamment de restaurer l’autorité de l’Etat, de refonder Schengen, d’avoir recours au référendum ou encore de baisser simultanément les impôts et les déficits publics.

Mais un projet que n’ont donc pas voté les principaux candidats à la primaire. Alain Juppé et Nathalie-Kosciuko Morizet se sont éclipsés avant le vote. François Fillon est arrivé après, alors que Bruno Le Maire n’est pas venu de la journée. Tous considèrent ce projet comme celui de Nicolas Sarkozy. Réponse de l'intéressé : « ce projet est un socle, qui témoigne que ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise ».

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