France: François Hollande et Alain Juppé «côte à côte» à Bordeaux

Architecture, culture, tourisme, vins… Le chef de l'Etat est en déplacement à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. François Hollande s'est présenté aux côtés du maire de cette, Alain Juppé, possible adversaire en 2017. Comment s’est passé ce face-à-face à un an de la présidentielle ?

avec notre envoyé spécial à Bordeaux, Julien Chavanne

Une rencontre cordiale, courtoise disons. « C’est une inauguration, rien de plus », nous a dit Alain Juppé en attendant le président. Et dans les faits, il est vrai que les deux hommes n’ont pas mis en scène leur rencontre. Aucune allusion à leur éventuelle future rivalité -dans six mois, Alain Juppé espère peut être vainqueur de la primaire et François Hollande aura lui annoncé sa décision pour 2017-, pas de petites phrases, si ce n’est ce trait d’humour du chef de l’Etat aux photographes qui leur demandaient de se rapprocher : « Se rapprocher je ne sais pas, mais nous sommes ensemble », glisse François Hollande.

Deux hommes qui ont au moins un point commun et une raison de trinquer : leur fermeté face aux mouvements sociaux, l’un en 95, l’autre aujourd’hui. Le chef de l’Etat y fera d’ailleurs à peine allusion. « Dans notre pays il y a toujours des inquiétudes, quel que soit le projet que l’on propose », a déclaré le chef de l'Etat.

Un tacle pour Nicolas Sarkozy

Alain Juppé n’a pas voulu en rajouter, en tout cas pas aujourd’hui ce matin. « Vous m’entraînez sur un terrain que je ne veux pas prendre…», a glissé le maire de Bordeaux. En insistant un peu il a tout de même lâché que face à la contestation actuelle il faut écouter, se préparer. Et le favori des sondages, rattrapé par un Nicolas Sarkozy qui surfe sur la colère sociale, s’est tout de même autorisé une pique à l’adresse de son adversaire. « Les hommes sont comme le vin, avec le temps les bons s’améliorent mais les mauvais s’aigrissent, que de sagesse », a glissé Alain Juppé.

La photo qui restera c’est celle du favori des sondages à droite et du président impopulaire, trinquant avec du champagne.

A la fin de leur visite, bien loin de la petite centaine d’opposants à la loi travail qui manifestaient à quelques centaines de mètres de là, la CGT est tout de même parvenue à couper le courant dans une partie du bâtiment ici et sans atteindre la salle où les officiels s’exprimaient. L’Elysée se veut de toute façon confiant. François Hollande l’a redit ce matin dans la presse : il ne reculera pas sur la loi travail. Dans son entourage on est convaincu que la crête du mouvement social est passée. L’exécutif temporise et devrait attendre que le texte revienne à l’Assemblée en juillet avant de bouger.

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