François Molins donne un premier constat alarmant. Plus l'organisation Etat islamique s'affaiblit, plus il est probable que des attentats soient commis ici, en Europe. « Quand les organisations terroristes sont en difficulté sur zone, explique le magistrat, elles recherchent l'occasion de commettre des attaques à l'extérieur ».
Avec l'affaiblissement de Daech, le procureur de Paris craint le retour massif des combattants français et de leurs familles. Deux mille ressortissants de l'Hexagone ont rejoint les rangs jihadistes, sont en transit ou souhaitent se rendre en Syrie, estime François Molins.
« Tous les systèmes sont faillibles »
Ces combattants sont nombreux et parmi eux, on compte de plus en plus de femmes, de plus en plus jeunes. Le procureur s'inquiète de « l'accélération des dossiers de jeunes filles mineures avec des personnalités très dures ».
François Molins estime « absolument impossible » de placer tous les fichés S pour radicalisation en détention provisoire, comme le préconisent pourtant certains membres de l'opposition parmi lesquels l'ancien président Nicolas Sarkozy. « On ne peut pas détenir quelqu'un avant qu'il ait commis une infraction, c'est le socle de l'Etat de droit », rappelle François Molins.
Une petite phrase du magistrat résume sans doute le mieux l'impression générale de cet entretien. « Tous les systèmes sont faillibles », reconnaît le procureur de Paris.