De notre envoyé spécial,
Des hommes armés au pied du podium protocolaire. C’est désormais une habitude dans le paysage du Tour de France depuis le départ du Mont-Saint-Michel le 2 juillet dernier.
Le matin, autour des bus des équipes, des policiers sont aussi en faction. Huit mois après les attentats de Paris et Saint-Denis, ministère de l’Intérieur et préfectures ont largement renforcé le dispositif habituel. Après le drame de Nice, c'est encore plus d'actualité.
Cela se traduit par une augmentation du nombre d’agents de sécurité de 40 %. Entre 10 et 12 millions de personnes sont attendues sur le bord des routes pour cet évènement planétaire diffusé sur les cinq continents.
Au lendemain du drame de Nice, ce vendredi, le Tour de France a décidé de continuer sa route avec le contre-la-montre individuel de 38 kilomètres entre Bourg-Saint-Andéol et la Caverne du Pont d’Arc en Ardèche.
Mais la caravane publicitaire reste silencieuse. La préfecture de l’Ardèche a précisé que « l’étape du jour est dédiée aux victimes» et que la sécurité sera renforcée le long du parcours.
Le GIGN peut intervenir à tout moment
« D’habitude, on considère que sur le Tour de France, le risque majeur, c’est le risque routier », nous indiquait au départ du Tour le colonel de gendarmerie Eric Luzet, en charge de la préparation de la sécurité de la course.
Mais cette année, le dispositif de sécurité dispose d’une équipe du GIGN, l'unité d'élite de la gendarmerie, qui peut intervenir à tout moment en cas de besoin. C'est le cas au départ, sur le parcours et à l’arrivée de chaque étape.
Au total, 23 000 policiers et gendarmes sont sur le qui-vive pendant les 21 jours. Un poste de commandement réunissant toutes les composantes de la sécurité est installé à chaque arrivée d'étape, géré par les préfets.
La société du Tour a aussi renforcé son dispositif de sécurité en plaçant des physionomistes, par exemple, au départ de l'étape. Il faut préciser que le Tour de France attire beaucoup de monde au moment où les coureurs s’élancent. Dans les villes, comme à Angers lors de la première semaine, les gens se massent par dizaine de milliers sur les derniers kilomètres de l'étape. En montagne, c'est encore plus impressionnant.
La police et la gendarmerie échangent régulièrement des informations à travers un protocole, selon Eric Luzet. « Nous assurons une coordination pour qu’il n’y ait pas de rupture dans la sécurité entre les zones de la police nationale et de la gendarmerie nationale », ajoute-t-il.
Des forces de l’ordre sollicitées depuis des mois
Pour le mois de juillet, trouver du personnel disponible a été un casse-tête. Les forces de l’ordre sont sollicitées aussi sur les côtes françaises comme chaque année en période estivale, notamment sur la Côte d’Azur, lieu du drame.
Dans le cadre du plan lié aux attentats terroristes, des effectifs supplémentaires sont en cours de formation et d’intégration, précise Eric Luzet. De quoi permettre de faire tourner les effectifs dans les prochaines semaines.
Le Tour de France a fait un passage en Espagne et en Andorre. Dimanche 17 juillet, il sera en Suisse. « Nous avons procédé à des reconnaissances in situ et pris contact avec les responsables locaux de la sécurité », explique Eric Luzet.
« Nous avons mis un dispositif en place pour assurer la sécurité, il n’y aura aucune rupture », ajoute-t-il. Lors du passage en Andorre, la police de la principauté était sur les dents. Elle patrouillait partout, autour des hôtels des coureurs et dans le centre de la ville.
« Nous allons collaborer et faire en sorte que tout se passe bien », a tenu à nous préciser en début de Tour le président de l’Union cycliste internationale, Brian Cookson.
« Mais je voudrais dire que ce n’est pas seulement du ressort des autorités. Le cyclisme et un sport gratuit et j’attire l’attention du public. Il doit aussi prendre ses responsabilités et ne pas faire n’importe quoi », dit-il.
Le 10 mai dernier, le Sénat français votait la prolongation de l'état d'urgence en France jusqu'à la fin juillet afin d'assurer la sécurité de l'Euro de football et du Tour de France. Il devrait être prolongé.