Attentat de Nice: les réactions et soutiens à l'étranger

A Nice, un camion a foncé dans la foule sur la promenade des Anglais lors du feu d'artifice célébrant la fête nationale, jeudi 14 juillet au soir. François Hollande condamne un acte « terroriste ». L'attentat a aussi soulevé l'indignation des responsables politiques à l'étranger.

Les condamnations sont unanimes ce vendredi 15 juillet au matin. Les dirigeants et responsables politiques à travers le monde sont indignés, suite aux attentats de Nice de la veille.

La lutte anti-terroriste est ajoutée à l'agenda de la réunion des ministres des Affaires étrangères lundi 18 juillet à Bruxelles.

Minute de silence au Conseil de sécurité en hommage aux victimes

Le Conseil de sécurité de l'ONU a observé un moment de silence vendredi en hommage aux victimes de l'attentat de Nice, qui a fait selon un dernier bilan au moins 84 morts. Les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU avaient déjà jeudi soir condamné « avec la plus grande fermeté l'attaque terroriste barbare et lâche ».

L'ambassadeur français auprès des Nations unies François Delattre a dit aux journalistes, avant la réunion, avoir reçu de nombreux messages de soutien pour la France. « Nous sommes en état de choc, un choc profond, a-t-il dit. Mais en même temps, le mot-clé c'est la détermination dans la lutte contre le terrorisme, à la fois au niveau national et international ».

■ Réactions immédiates outre-Atlantique

Aux Etats-Unis, la réaction a été immédiate, rapporte notre correspondante à Washington Anne-Marie Capomaccio. Les officiels américains ont exprimé leur solidarité avec Paris dans cette épreuve. Barack Obama condamne de la manière la plus ferme, « ce qui semble être une horrible attaque terroriste sur la France ».

La Maison Blanche est en contact constant avec Paris. Washington met à disposition toute aide qui pourrait être utile. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui avait assisté au défilé du 14-Juillet à Paris plus tôt dans la journée, a fustigé une « attaque affreuse (...) contre des personnes innocentes durant un jour qui célèbre la liberté, l'égalité et la fraternité ».

Le candidat Donald Trump a immédiatement annulé sa conférence de presse de ce vendredi, au cours de laquelle il devait annoncer le nom de son colistier : « On doit réagir de manière forte sinon notre société va disparaître ». En face, Hillary Clinton a mis l'accent sur la forte alliance entre les deux pays : « Nous devons renforcer nos alliances, et j'inclus l'Otan. Nous devons en faire plus dans cette guerre contre les groupes djihadistes radicaux. Nous devons être déterminés et confiants : nous allons gagner cette guerre ».

Aux Etats-Unis, beaucoup connaissent la promenade des Anglais, destination prisée par les touristes américains. En ce 14-Juillet, les Français de Washington devaient se rassembler à l’ambassade de France pour la Fête nationale. L’ambassadeur Gérard Araud a pris la parole devant les nombreux expatriés déjà présents en fin d’après-midi, pour leur annoncer la nouvelle de cette attaque et annuler le bal qui était prévu ce vendredi soir.

Enfin, ainsi que Barack Obama le souligne dans son communiqué, la France est l’un des plus anciens alliés des Etats-Unis, et ce qui touche Paris a toujours un écho très fort de l'autre côté de l’Atlantique.

Le Premier ministre canadien a de son côté exprimé dès jeudi soir sa solidarité avec les Français. « Les Canadiens sont bouleversés par l'attentat (jeudi) soir à Nice », a indiqué Justin Trudeau sur son compte Twitter. « Notre sympathie va aux victimes et notre solidarité au peuple français », a ajouté le chef du gouvernement canadien.

Le président brésilien par intérim Michel Temer a condamné « cette abjecte et outrageante action » perpétrée « contre des innocents qui célébraient les valeurs universelles les plus élevées, la liberté des peuples, l'égalité entre les citoyens et la fraternité ».

■ Les soutiens arrivent de l'Europe

« L'Allemagne est aux côtés de la France dans la lutte contre le terrorisme », a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel ce vendredi 15 juillet au matin. « Les mots suffisent à peine pour dire ce qui nous unit à nos amis français », a-t-elle ajouté, évoquant sa « stupeur » après cette attaque.

« La Russie est solidaire avec le peuple français en ce jour difficile », a déclaré le président russe Vladimir Poutine. « La victoire contre ce 'mal monstrueux' nécessite l'union des forces de l'humanité civilisée », a-t-il affirmé, ajoutant que « la Russie est prête à une coopération étroite avec la France pour lutter contre le terrorisme ».

Le Premier ministre turc Binal Yildirim a exprimé le soutien de la Turquie dans une série de tweets en français : « La Turquie, toujours aux côtés des États du monde dans la lutte internationale contre le terrorisme, partage la douleur du peuple français ».

En Belgique, le chef de gouvernement Charles Michel a adressé ses « pensées pour les victimes de cet acte odieux », quelques mois après les attentats de Bruxelles. Le gouvernement belge a convoqué un conseil national de sécurité vendredi matin, après l'attentat de Nice. L'organe en charge d'évaluer la menace terroriste a décidé de maintenir son niveau à 3 sur une échelle de 4, alors que la Belgique doit organiser des festivités pour sa fête nationale le 21 juillet. 

Le Premier ministre luxembourgeois a lui aussi exprimé son émotion vendredi matin : « C’est le monde entier qui est choqué ! C’est le jour d’une Fête nationale, le jour où on fête ensemble... Ce sont des enfants qui n’ont rien à voir et qui se retrouvent victimes de la barbarie, de la folie humaine. » Xavier Bettel ajoute : « On ne doit surtout pas tomber dans le cliché de devoir condamner une religion, mais de dire que l'on a des fanatiques qui sont là et qu'il faut combattre de la manière la plus ferme. »

Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol, condamne « l'exécrable attentat » et a présenté ses « condoléances à tout le peuple français ».

Depuis Rome, Matteo Renzi a déclaré que « ne pas laisser seuls les Français est l'engagement de l'Italie ». « Les images qui arrivent de Nice étouffent les paroles dans la gorge, bloquent les doigts sur le clavier » a-t-il ajouté.

Theresa May, tout juste désignée comme Premier ministre britannique, est tenue informée du « terrible incident » à Nice. Le 10 Downing Street se dit « très choqué et inquièt ». Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a lui déploré « un jour triste pour la France, pour l'Europe, pour nous tous », rappelant que « ceux qui ont été visés par l'attaque étaient des gens qui fêtaient la liberté, l'égalité et la fraternité ». La Premier ministre polonaise Beata Szydlo a exprimé « sa douleur » et « sa grande douleur ».

Le porte-parole du Vatican, père Federico Lombardi, a exprimé « de la part du Pape François notre participation et solidarité avec la souffrance des victimes et du peuple français tout entier en un jour qui devait être un grand jour de fête ».

■ Ailleurs dans le monde, les dirigeants politiques s'indignent

Vives condamnations aussi du côté des pays arabes. L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l'Egypte ont exprimé à la France leur soutien dans la lutte antiterroriste. Le royaume saoudien, frappé il y a une dizaine des jours par des attentats meurtriers, assure la France « amie » de sa « solidarité et de sa coopération pour affronter ensemble les actes terroristes sous toutes leurs formes », a expliqué un porte-parole à Ryad. En Egypte, le président Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays fait face à des attentats jihadistes, rappelle lui aussi l'importance des « efforts internationaux en matière de lutte contre le terrorisme ».

Israël, de son côté, « est prêt à aider le gouvernement français contre ce fléau jusqu'à ce qu'il soit vaincu », a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Depuis le sommet Europe-Asie qui a lieu en Mongolie, 51 dirigeants et représentants ont condamné dans un communiqué commun les récentes « attaques terrorsites haineuses et lâches » : « Nous réaffirmons notre engagement à joindre nos forces pour combattre la peste du terrorisme ».

La presse internationale fait sa Une avec l'attentat de Nice

 Le camion blanc de 19 tonnes criblé de balles est en Une des plus grands journaux nord-américains, depuis le Washington Post jusqu'au Chicago Tribune. « Terreur sur la French Riviera », titre le Wall Street Journal. Le New York Times avait un journaliste sur place, qui décrit un « angoissant tableau de mort » le long du kilomètre de la promenade des Anglais ; et « les survivants qui, pour respecter la dignité des défunts, les recouvrent avec les nappes des restaurants », écrit-il.

Pour les Britanniques, le correspondant du Times à Paris rappelle dans une analyse que les autorités françaises s'attendaient à une répétition d'une attaque contre des « soft targets », des cibles faciles, moins protégées. À Madrid, dans El Pais, l'ancien correspondant en France explique « pourquoi ils ont choisi Nice ». « L'objectif est de faire peur dans cette cité paisible », explique-t-il, où nait depuis des années un discours identitaire, où les Pieds noirs algériens sont venus se réfugier, où le Front national est la deuxième force politique.

Nice, d'où une centaine de personnes sont parties se battre dans les rangs de l'organisation de l'État islamique, rappelle le journaliste espagnol. Au Moyen-Orient et en Asie, les quotidiens ont généralement bouclé avant l'attentat. Mais depuis les Émirats arabes unis à la Chine en passant par l'Inde, la plupart des sites internet des médias locaux déploient des images des victimes de Nice et suivent en direct cette actualité.

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