France: 48000 personnes placées en centres de rétention en 2015

En France, près de 48 000 étrangers en situation irrégulière ont été placés en rétention administrative en 2015, ont indiqué ce mardi 28 juin dans leur rapport annuel les cinq associations autorisées à intervenir dans les centres de rétention.

La rétention administrative est un dispositif qui permet de retenir un étranger en situation irrégulière dans l'attente d'un renvoi forcé. Dans leur dernier rapport, la Cimade, l'Assfam, Forum-Réfugiés-Cosi, France terre d'asile et l'Ordre de Malte dénoncent un enfermement abusif.

« On fait le constat d’une France qui enferme à nouveau énormément les personnes étrangères qu’elle veut expulser. C’est un des pays d’Europe qui enferme le plus, signale David Rohi, responsable de la commission éloignement de la Cimade, association de défense des droits des étrangers. Et ce qui nous pose problème au fond, c’est que la plupart des personnes qui sont enfermées ne le sont pas spécialement pour être expulsées loin de l’Europe, mais parce que la France n’arrive pas à réguler autrement les circulations en Europe ou Outre-mer. »

Plus de 4 000 enfants enfermés à Mayotte

Une situation alarmante, notamment à Mayotte, où près de 4 300 enfants ont été enfermés. « Les placements en rétention sont très courts, puisque, en général, les gens sont interceptés en mer pendant la nuit ou tôt le matin, et sont repartis à midi. Et quand c’est massif, il faut faire encore plus attention pour qu’il n’y ait pas, au milieu, des enfants qui soient renvoyés. Ces réalités ne doivent pas exister », insiste Jean-François Ploquin, directeur général de Forum-Réfugiés-Cosi.

Alors que la Cimade appelle à la fermeture les centres de rétention, les quatre autres associations présentes dans les centres de rétention demandent la mise en place de politique alternative à l'enfermement des étrangers.

Les Albanais les plus visés par les expulsions

Dans leur rapport, les associations pointent également du doigt l'augmentation des expulsions. Par nationalité, les premiers visés sont les Albanais qui sont dispensés de visa pour circuler en France. « Les Albanais, c'est l'exemple type de la nationalité qui permet de faire du chiffre, pointe David Rohi. C'est-à-dire que l'Albanie est candidate à l'Union européenne, donc ses ressortissants ont le droit de circuler en Europe avec un passeport biométrique, sans visa. »

Alors pourquoi les Albanais sont-ils les premiers expulsés de France métropolitaine ? « Ils sont expulsés mais peuvent revenir et sont donc expulsés à répétition », explique-t-il. Pour lui, cette pratique est « complètement abusive, inefficace, et doit cesser, pour les Albanais, mais également les Roumains et énormément de personnes qui se trouvent en centre de rétention alors qu'elles ne devraient pas s'y trouver ».

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