Vingt-cinq ans après la création en France des centres de rétention administrative, appelés plus communément CRA, les personnes placées vivent dans des conditions difficiles. Pour la sénatrice communiste Eliane Assassi, les dysfonctionnements sont nombreux, « en termes d’accueil des étrangers, de respect de droits des étrangers, de mesures qui existent aujourd’hui et qui n’ont aucune utilité ». «Je pense par exemple, précise la sénatrice communiste, au fait qu’on les retienne plus de 48 jours dans les centres de rétention. Or tout démontre que c’est complètement inutile. Moi, je me félicite que des élus qui étaient favorables à cet allongement, ne le soient plus aujourd’hui. »
Et c'est le cas du sénateur UMP François-Noël Buffet, rapporteur lui aussi de ce texte. « J’assume, dit-il. J’ai même soutenu, comme rapporteur du texte immigration à l’époque, le fait qu’on passe à un délai de 45 jours au lieu de 32 jours. Mais quelques années plus tard, si on regarde objectivement les choses, on n’a pas de gain. »
Alternative à la rétention
Il n’est pas question pour le sénateur de droite de supprimer la rétention administrative. Eliane Assasssi, elle, l'envisage. En revanche, tous les deux se rejoignent pour développer des alternatives à la rétention. « On peut réfléchir, ditEliane Assasssi, à la création de maisons ouvertes en France. Cela marche en Belgique, cela a un coup moindre aussi. »
Le rapport « Eviter la banalisation, garantir la dignité des personnes dans les centres de rétention administrative » des deux sénateurs permettra d'alimenter le débat parlementaire dès l'automne, lors de la présentation des textes sur l'asile et l'immigration.