Au premier jour de ce procès, c'est la défense de Jérôme Kerviel qui la première mène l'offensive. Les trois avocats de l'ex-trader veulent citer comme témoins les avocats de la banque, la cour refuse. Peu importe, ils ont d'autres cartes en main, comme ces enregistrements audio entre une enquêtrice et une procureure, affirmant toutes les deux qu'il est impossible que la banque n'ait rien vu des agissements de son employé.
Mais une intuition n'est pas une preuve et la défense le sait, alors sans relâche les avocats de Kerviel s'acharnent à démontrer que les contrôles de la Société générale ont été défaillants de bout en bout, et qu'à l’heure de déterminer le montant des dommages et intérêts que leur client doit à son employeur, il faut en tenir compte.
En tout cas hors de question, martèle David Koubbi, l'avocat de Kerviel, que ce dernier soit redevable de l'ensemble des pertes, soit 4,9 milliards d'euros.
Tout au long de cette première journée donc, David Koubbi met sous pression Claire Dumas, la représentante de l'établissement bancaire. Celle-ci finit par confesser que le supérieur de Kerviel a été complètement défaillant dans son contrôle, mais rapidement elle nuance : « On cherchait les erreurs pas une fraude, car une fraude de plusieurs milliards d'euros n'était pas concevable, dit-elle, ça ne s'était même jamais vu. »
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