L'argumentaire est particulièrement sévère pour la Sociéte Générale. Les prud'hommes considèrent que l'établissement financier savait que son employé explosait les limites imposées aux opérations de marché bien avant de lui signifier son licenciement le 18 janvier 2008.
Ainsi, dès 2005, la banque qui avait oralement rappelé à l'ordre Jérôme Kerviel, aurait dû engager des procédures disciplinaires, or elle ne l'a pas fait.
Un jugement donc à rebours de toutes les décisions rendues à ce jour. En conséquence, la justice cette fois accorde à l'ancien courtier le paiement d'un bonus de 300 000 euros correspondant à sa dernière année d'exercice.
S'y ajoutent diverses indemnités, dont 100 000 euros pour licenciement sans cause réelle ni sérieuse, 20 000 euros pour les conditions vexatoires du départ, soit au total 455 000 euros dont un peu plus de 80 000 euros payable immédiatement.
La Société Générale, surprise par ce revirement spectaculaire, a immédiatement fait appel du jugement.
« Le combat continue encore et toujours », a pour sa part réagit Jérôme Kerviel sur son compte Twitter. La semaine prochaine devant la cour d'appel de Versailles, il tentera cette fois d'annuler le remboursement des 4,9 milliards d'euros qu'il doit encore à son ex-employeur.