France: les communistes partagés sur le soutien à Mélenchon

Le Congrès du Parti communiste français se tient jusqu’à dimanche à Aubervilliers, dans le nord de Paris. Pendant 4 jours, le PC réfléchis à son avenir pour la présidentielle de 2017. Jean-Luc Mélenchon s'est déjà lancé dans la course pour le Parti de gauche, sans passer par une éventuelle primaire ni attendre ses « camarades » communistes. Soutenir ou rompre avec le turbulent Mélenchon qui avait su rassembler toutes les familles de la gauche de la gauche en 2012 ? La question agite les esprits dans les allées du Congrès.

Jean-Luc Mélenchon est bien venu les saluer jeudi dernier, mais sa visite est loin d'avoir effacé les rancœurs. Jean-Jacques Riquet de la fédération communiste du Nord-Pas-de-Calais se sent oublié : « Le Front de gauche s’il existe, c’est bien par l’implication des communistes, il faut quand même le reconnaitre. »

Pour d'autres, Jean-Luc Mélenchon les trahit encore une fois, lui qui a appelé à voter François Hollande en 2012, lui qui ne serait aujourd'hui que dans des postures. Et pourtant, c'est bien lui qui profite du climat social, pas les communistes. Jean-Luc Mélenchon gravite autour des 12% d'intentions de vote pour la présidentielle.

Martine Billard du Parti de gauche était présente au congrès du PC. Elle espère que le Parti communiste reviendra à la raison. « Il n’y aura pas de candidature des frondeurs d’Europe Ecologie-Les Verts et du PC. C’est un rêve. La seule candidature qui a de l’intérêt est effectivement la proposition de Jean-Luc », estime la militante.

Plusieurs élus communistes nous le confient : une réconciliation avec Jean-Luc Mélenchon d'ici à la fin de l'année est plus que probable. Sur le terrain, c'est déjà le cas, selon ce militant de Montreuil. « Il y a des syndicalistes, des gens de tous les partis de gauche, y compris du Parti socialiste qui manifestent contre cette loi Travail, contre la politique du gouvernement. Donc la réconciliation elle est déjà là. Elle est dans la rue, elle est dans la lutte », assure-t-il.

La rupture est donc loin d'être consommée. Le secrétaire du Parti communiste Pierre Laurent a d'ailleurs appelé à élargir le Front de gauche, pas à l'enterrer.

Partager :