Procès de la filière de Strasbourg: «Je voulais aider mes frères syriens»

Le procès de sept jeunes originaires de Strasbourg, dont le frère d'un des tueurs du Bataclan, s’est ouvert ce lundi 30 mai devant le tribunal correctionnel de Paris. Ils sont jugés pour s’être rendus en Syrie entre décembre 2013 et avril 2014 et encourent jusqu’à 10 ans de prison pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Une audience sur laquelle ont plané les attentats du 13 novembre mais tous ont affirmé s’être rendus en Syrie, dans un but humanitaire, et refusent tout amalgame avec les attentats de Paris.

Au tribunal correctionnel de Paris, David Thomson

D’entrée de jeu, la défense s’est opposée en bloc à la constitution de partie civile de l’association des victimes du terrorisme refusant que l’ombre du 13 novembre plane sur le procès. « Nous n’avons aucun attentat, aucune victime dans ce dossier », s’insurge l’avocate de Karim, le frère d’un des kamikazes du Bataclan.

Dès l'ouverture de l'audience, Karim a condamné les attentats du 13 novembre. « On n’a aucune responsabilité dans ce qui s’est passé, explique le jeune homme de 25 ans à la barbe très fournie et aux cheveux longs. On est tous fans de football. Le soir des attentats, on regardait le match. Mon frère a fait ce qu’il a fait, mais nous, on ne veut pas être assimilés à cela. »

La juge a ensuite demandé à chacun des sept prévenus l’objectif de son départ en Syrie. « Ma motivation était fraternelle et humaine », explique l’un d’eux. « Je voulais aider mes frères syriens », raconte un autre. Un seul avoue être parti pour combattre. « Je m’informais sur Internet. J’ai vu des images qui ne m’ont pas laissé insensible. J’ai voulu partir là-bas pour combattre le régime de Bachar el-Assad », a-t-il affirmé.

Tous viennent de Strasbourg. La plupart vivaient de petits boulots – usine, intérim, marchés… L’un d’eux était footballeur semi-professionnel en Allemagne. Un seul a fait deux années d’études à l’université. Ce groupe de dix amis était parti ensemble en Syrie fin 2013. Sept d’entre eux étaient revenus en France avant d’être arrêtés en mai 2014. Deux autres ont été tués dans des combats entre rebelles. Le dernier, Foued Mohamed-Aggad, a été l’un des trois kamikazes du Bataclan.

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