Leur arrestation s'était déroulée devant les caméras de télévision dans un quartier de Strasbourg en mai 2014, deux mois après leur retour de Syrie. Leur histoire est celle d'une bande de dix amis, partis ensemble faire le jihad. Dès le premier mois, deux d’entre eux sont tués dans des combats entre rebelles. Tous affirment aujourd’hui être revenus déçus en raison de ces affrontements fratricides entre groupes jihadistes.
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Plusieurs prétendent être partis dans une optique humanitaire pour aider les Syriens. Mais cinq jours avant le procès, des fiches de renseignement du groupe Etat islamique diffusées par la presse britannique ont été jointes au dossier. Selon ces « daeshleaks », la plupart avaient choisi d'être combattants.
Leurs avocats plaident notamment un contexte différent en 2014 de celui d'aujourd'hui, en Syrie comme en France. C'était avant le califat et les attentats. « Ceux qui sont partis en Syrie à cette autre époque sont partis sans savoir ce qui allait se passer par la suite. Ce qui va être difficile, c’est de les juger en considérant bien qu’ils n’avaient pas l’expérience qu’auraient ceux qui partent aujourd’hui vers la Syrie. Ce ne sont pas les mêmes hommes », fait valoir Me Martin Pradel, l’avocat d’un des prévenus.
Mais l'ombre du 13 novembre risque tout de même de planer sur ce procès. D'abord parce que la bande avait rejoint le groupe Etat islamique en Irak et au Levant, devenu Etat islamique en juin 2014. Mais aussi parce que le seul resté en Syrie n'est autre que Foued Mohamed-Aggad, l'un des trois kamikazes du Bataclan. Son frère Karim fait d'ailleurs partie des sept prévenus, tous détenus actuellement.
La venue du groupe en Syrie avait été facilitée sur Facebook par Mourad Farès, que la justice considère comme l'un des principaux recruteurs français. Le procès de ces sept Strasbourgeois doit durer toute la semaine.