La profusion de candidats n’a jamais été si importante sous la Ve République. En cause : l’absence de chef incontestéchez Les Républicainscomme au Parti socialiste.
Bruno Cotresse est chercheur au Centre de recherches politiques de Sciences-Po. Pour lui, la multiplication des candidatures est en partie le résultat des mandats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande.
« Aujourd’hui, avec cette relative désacralisation, le président normal de François Hollande et d’une certaine manière déjà Nicolas Sarkozy, on voit que cette désacralisation de la fonction présidentielle peut encourager des candidats qui, auparavant, n’étaient pas du tout perçus comme pouvant avoir un destin présidentiel et bien là, ils vont quand même se présenter. »
Mais tous ne se rêvent pas chef d’Etat. Se présenter permet déjà d’exister médiatiquement, d'enchaîner les JT du 20h et les matinales. Et pour Fredric Dabi, directeur adjoint de l’Ifop, c’est aussi une manière de placer ses pions pour le futur.
« La primaire des Républicains suscite des vocations, tout le monde se dit "pourquoi pas moi ?" et le modèle de la primaire socialiste, où beaucoup de candidats ayant eu des scores relativement faibles ont ensuite fait de belles carrières, si je puis dire, au gouvernement - je pense par exemple à Arnaud Montebourg, voire Manuel Valls - peut susciter des candidatures. »
En définitive, le nombre de candidatures ne sera pas si élevée. Tous ne rempliront pas les conditions pour se qualifier à la primaire et à la présidentielle et seront sorti du jeu plus rapidement que prévu.