France: l'ex-ministre Rama Yade annonce sa candidature à la présidentielle 2017

L'ancienne secrétaire d'Etat de Nicolas Sarkozy a annoncé, jeudi 21 avril 2016 sur le plateau télévisé du 20h de TF1, la création d'un mouvement politique, « La France qui ose », et sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Cette ancienne membre de l'UMP et du Parti radical ne passera donc pas par la primaire organisée dans le parti Les Républicains. Mais elle devra recueillir 500 parrainages d'élus pour pouvoir se présenter devant les électeurs.

« Je vous remercie de m'inviter pour annoncer ma candidature à la présidence de la République française. » Quelques mots lancés par Rama Yade, définitivement exclue du Parti radical valoisien en octobre dernier. « C'est un moment important pour moi. Je ne suis pas candidate à la primaire des Républicains, fidèle en cela à l'esprit du général de Gaulle », ajoute cette ancienne membre de l'UMP, qui avait quitté le parti en 2011 pour suivre Jean-Louis Borloo.

Sa candidature survient 14 ans jour pour jour après la qualification de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour du scrutin de 2002 face à Jacques Chirac. « Depuis, rien n'a changé » selon elle. « On rejoue toujours la même pièce de théâtre avec les mêmes mauvais acteurs. Il est important, pour moi qui ai rêvé la France avant de la connaître, de retrouver la France que j'aime, celle qui ose ». « La France qui ose », une forme de « coopérative politique » dont elle annonce au passage la création.

Une ascension fulgurante, puis des années compliquées

Rama Yade, 39 ans, était la benjamine des premiers gouvernements de François Fillon. Secrétaire d'Etat chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'homme, puis des Sports sous l'unique mandat de Nicolas Sarkozy, entre 2007 et 2010, elle n'est pas reconduite à son poste cette année-là. En 2008, elle avait par ailleurs été élue conseillère municipale d'opposition à la mairie de Colombes, avant d'être radiée des listes électorales de la ville plus récemment. Elle fut également ambassadrice de la France à l'Unesco entre 2010 et 2011, et conseillère régionale d'Île-de-France entre 2010 et 2015.

Elément turbulent des troupes du président Sarkozy pendant son quinquennat, elle s'était notamment fait remarquer dès l'année de son élection à l'Elysée, en s'opposant publiquement à la réception à Paris du numéro un libyen, Mouammar Khadhafi, à l'été 2007. Née à Dakar, arrivée en France pendant son enfance, elle sera, pendant plusieurs mois consécutifs en 2009, la « personnalité politique préférée des Français ». Avant de vivre des années politiques difficiles, comme le montre son expérience au sein du Parti radical. Elle justifie désormais sa candidature à « la crise démocratique profonde » que traverse le pays selon elle, et souhaite défendre un « projet de radicalité ».

Sortir d'un isolement massif au sein de son propre camp

La question qui se pose désormais, ce sont les 500 signatures nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle en France. Sur son site internet sont mentionnés « l'Alliance écologiste et indépendante, le Parti libéral démocrate, Démocratie 21, le Rassemblement éco-citoyen, le Cercle de la diversité ». « Dès demain, je m'engagerai dans tous les territoires de France pour porter le projet, notre projet », promet Rama Yade, qui assure être d'ores et déjà soutenue par « 50 000 sympathisants dans tout le pays, 102 comités dans chaque département de France ».

Son isolement est grand au sein de son camp, et les réactions chez Les Républicains sont plutôt ambivalentes. « Bienvenue. Bienvenue, bienvenue ! Rama Yade elle a été à l'UMP et puis après elle est partie au Parti radical, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup d'ego (...). Mais il y a un moment donné il faut de l'ego, parce que c'est de l'ambition (...). Mais il faut aussi croire au collectif », considère son ancien collègue au gouvernement, Eric Woerth. « Je ne me présente pas pour témoigner ni pour peser ni pour négocier quoi que ce soit », certifie pour sa part Rama Yade.

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