C’est là le premier temps fort de la campagne. Car pour pouvoir participer à cette primaire, les prétendants doivent obtenir le parrainage de 20 parlementaires, de 250 élus de 30 départements ainsi que de 2 500 adhérents de 15 départements différents. Les dix candidats à la candidature déclarée ou non ont jusqu’au 9 septembre prochain pour collecter l’ensemble de ces parrainages. Ceux-ci seront rendus publics douze jours plus tard.
Pour l’instant, un seul candidat est assuré de participer à cette élection, il s’agit de Jean-Frédéric Poisson. Lui n’aura pas besoin de se démultiplier sur le terrain pour glaner ces parrainages, car il se présente à ce scrutin au nom du Parti chrétien démocrate (PCD) dont il est président, une formation affiliée aux Républicains (LR).
La course aux parrainages
La lutte pour l’obtention de ces parrainages a déjà commencé. François Fillon a frappé fort en publiant une première liste de 72 parlementaires qui le soutiennent. Ces élus ont lancé un appel mercredi. Ces 39 députés, 30 sénateurs et 3 eurodéputés se disent convaincus par le projet de l’ancien Premier ministre. « Son programme est clair, écrivent-ils, à la hauteur de la situation d’urgence dans laquelle se trouve notre pays. »
Un projet très libéral qu’il prépare depuis plus de deux ans, lui qui a été le premier à se déclarer candidat à la primaire, c’était en mai 2013. Parmi ces parlementaires qui s’engagent à parrainer sa candidature, on retrouve des compagnons de route de toujours : les députés Jérôme Chartier et Bernard Debré, le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau ainsi que l’ancien ministre de la Défense Gérard Longuet. Quelques absences tout de même : celles du président du Sénat Gérard Larcher, du député des Hauts-de-Seine Patrick Devedjian, ou encore de l’ancien président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer. Trois parlementaires qui apparaissaient pourtant comme des soutiens indéfectibles de l’ancien Premier ministre.
Malgré cela, la publication de cette liste redonne un peu de souffle à la campagne de François Fillon. Cette démarche démontre surtout une chose : malgré son décrochage dans les enquêtes d’opinion, le député de Paris est toujours aussi populaire auprès des parlementaires. Ce qui donne un peu plus de poids à sa candidature.
Que pensent les adversaires ?
Mais cette démonstration de force n’inquiète visiblement pas ces adversaires. Un proche de Nicolas Sarkozy ironise : « En 1995, Balladur avait le soutien des parlementaires. » Manière de signifier que cela ne garantit en rien la victoire finale.
De toute façon, les autres ténors ne sont pas inquiets. Alain Juppé et Bruno Le Maire savent qu’ils décrocheront sans souci les précieux sésames. Tout comme Nicolas Sarkozy lorsqu'il sera officiellement candidat. Jean-François Copé, en tant qu’ancien patron du parti, devrait également parvenir à les rassembler. Ce sera en revanche plus difficile pour Nathalie Kosciusko-Morizet et quasiment impossible pour les autres candidats, Nadine Morano, Hervé Mariton, Geoffroy Didier et Frédéric Lefebvre. Même si ce dernier a assuré le contraire ce jeudi 21 avril sur RFI.
Montrer leurs muscles
Car les quatre principaux candidats vont tenter lors de cette séquence parrainages de montrer leurs muscles. François Fillon va utiliser l’arme des parlementaires, en essayant de décrocher un maximum de soutiens. Ce qui aura pour conséquence d'assécher le vivier, car chacun des 360 parlementaires LR ne pourra soutenir qu'un seul candidat.
Ce concours ne va pas s’arrêter aux parrainages des parlementaires. Alain Juppé va lui tout faire pour se présenter comme le champion des élus locaux. Il a ainsi prévu de frapper fort le 1er juin prochain : 1 000 maires LR s’engageront officiellement à ses côtés, alors qu’il n’a besoin que du parrainage de 250 élus locaux.
Ce concours de muscles se déroulera également auprès des adhérents. Il en faut 2 500 pour se porter candidat. Sur ce point, Nicolas Sarkozy, toujours très populaire auprès de la base militante, espère bien tirer son épingle du jeu. Même si la côte de popularité d’Alain Juppé ne cesse de grimper chez les militants LR.