Si le sujet revient régulièrement au centre des débats, il crée cette fois une polémique au sein même du gouvernement. Dans les colonnes de Libération ce mercredi, le Premier ministre a relancé le débat. Manuel Valls se dit favorable à l’interdiction du voile islamique à l’université, même s’il admet qu’une telle réglementation serait compliquée à mettre en œuvre.
« Il faudrait le faire, mais il y a des règles constitutionnelles qui rendent cette interdiction difficile », explique le chef du gouvernement qui maintient qu’à ses yeux, le voile est un asservissement pour la femme dès lors qu’il est revendiqué politiquement de manière militante.
Un point de vue que ne partage visiblement pas la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem a pris des distances avec l'idée du Premier ministre d'interdire le port du voile à l'université. « On connaît ses convictions. Le voile lui est désagréable. Il souhaiterait qu'il puisse être interdit dans bien des lieux, y compris à l'université, mais il reconnaît lui-même que c'est compliqué, car à l'université, le principe de la liberté de conviction l'emporte », a dit Najat Vallaud-Belkacem. « L'université, contrairement à l'école, accueille des jeunes majeurs avec la liberté de
Le secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur Thierry Mandon s’est lui aussi totalement démarqué des propos du Premier ministre. Pour lui, il n’y a pas de contagion du foulard à l’université. « Il y a un état de la société et il y a des étudiantes qui ont, parce qu’elles sont adultes, le droit de garder un foulard. Le foulard n’est pas interdit dans la société française », estime Thierry Mandon. Une loi sur le sujet n’est donc pas nécessaire, estime-t-il. Le secrétaire d’Etat va même plus loin en taclant directement Manuel Valls : « Ce n’est pas utile de créer un problème là où il n’y en a pas », dit-il.