Dans «Libération», Manuel Valls droit dans ses bottes

Manuel Valls a accordé, pour la première fois depuis qu'il est Premier ministre, une grande interview au quotidien de gauche Libération. Il aborde tous les thèmes qui lui sont chers, droit dans ses bottes.

Manuel Valls ne regrette rien. Il assume tout. C'est du moins le sentiment qui domine à la lecture de ce long entretien accordé à Libération. Manuel Valls assume tout, à commencer par les mots. Celui « d'apartheid » dans les quartiers, par exemple. Une expression employée lors de ses vœux à la presse le 20 janvier dernier où il est revenu sur ces « maux qui rongent notre pays ». « Le rôle du politique, c'est de nommer les choses », affirme le Premier ministre.

Manuel Valls revendique de dire la vérité, notamment sur l'islam radical avec en ligne de mire les « 1 % de salafistes » en passe de gagner « la bataille culturelle » au sein de l'islam. « On ne peut pas se taire », justifie-t-il. Et on ne peut pas « excuser » les terroristes. Car selon lui, « aucun déterminisme ne peut effacer la responsabilité individuelle ».

Manuel Valls revient aussi sur ses thèmes de prédilection : la République et la laïcité. En affichant sa fermeté. Il martèle son opposition au port du voile, qui vise à « cacher » et donc à « nier » la femme. Et regrette « les règles constitutionnelles » qui rendent son interdiction « difficile » à l'université.

Manuel Valls évacue aussi le débat sur son appartenance à la gauche, « un vieux procès en trahison ». Il parle de « casser les blocages », de dépasser les clivages partisans sans nier les différences entre la gauche et la droite. En glissant au passage qu'il tient ce discours depuis des années. Un message à Emmanuel Macron.

Manuel Valls affirme enfin souhaiter la « réussite de François Hollande ». Mais à la veille de la grande émission télévisée du chef de l'Etat, son Premier ministre ne lui prépare pas le terrain. Il rappelle plutôt ses propres fondamentaux.

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