Thierry Solère, rival de Claude Guéant, espionné par la DGSE, selon «Le Monde»

Le quotidien Le Monde révèle ce mardi 12 avril que la DGSE a surveillé Thierry Solère, rival du ministre de l’Intérieur Claude Guéant lors les législatives de 2012.

Nous sommes le 20 mars 2012. Thierry Solère, conseiller général des Hauts-de-Seine, est exclu de l’UMP après avoir annoncé sa candidature aux législatives, face à Claude Guéant, ministre de l’Intérieur et candidat officiel du parti. Selon le quotidien Le Monde, une surveillance de ses téléphones et de son adresse Internet est alors mise en place. Elle ne sera interrompue qu’après la découverte fortuite de son existence par la direction technique de la Direction générale de la surveillance extérieure (DGSE).

A cette époque, près de 500 officiers des renseignements extérieurs français utilisent quotidiennement ces outils permettant d’intercepter les communications. Et les dérives sont monnaie courante. C’est en lançant une discrète enquête pour mettre fin à ces surveillances informelles que la direction technique de la DGSE tombe sur le nom de Thierry Solère.

La surveillance est immédiatement interrompue. Mais quelques jours plus tard, le chef du service « des chambres d'hôtel » de la DGSE, spécialisé dans le vol d'informations étrangères sur le sol français, est approché par un haut responsable du renseignement. Ce dernier lui demande, « pour rendre service », de surveiller physiquement un « opposant politique à un maire de droite dans les Hauts-de-Seine ». Il refuse.

Lors des législatives de juin 2012, Thierry Solère remporte la bataille face à Claude Guéant. Certains disaient alors l'ancien ministre de l'Intérieur prêt à tout pour être élu député et ainsi obtenir une immunité parlementaire.

Ce mardi, Claude Guéant a indiqué à l'AFP avoir réclamé au ministre de la Défense de « diligenter une enquête » et affirme n'avoir « jamais demandé à quiconque que des surveillances téléphoniques clandestines ou régulières soient pratiquées sur Thierry Solère ».

Le Premier ministre Manuel Valls a jugé ce mardi « insupportable » que le renseignement français puisse être utilisé en dehors de ses objectifs dédiés, notamment la lutte contre le terrorisme. « Le renseignement extérieur ou intérieur doit être utilisé pour ce qu'il est, c'est-à-dire pour lutter contre le terrorisme, la criminalité organisée, l'espionnage économique et sortir de ces objectifs-là évidemment est insupportable », a déclaré le Premier ministre français, interrogé lors d'une conférence de presse au Parlement européen.

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