Procès Pérol: Claude Guéant pointe le rôle de Nicolas Sarkozy

Devant le tribunal, ce jeudi matin, Claude Géant a reconnu que l'initiative de nommer François Pérol à la tête de la Banque populaire-Caisse d’Epargne (BPCE) était bien celle du président Sarkozy. Une révélation importante pour la cour, mais aussi pour les parties civiles.

À la barre, Claude Guéant le confesse : « C’est bien Nicolas Sarkozy qui a choisi François Pérol pour présider la BPCE ». « Pourquoi lui ? Comment est apparu ce nom ? », interroge le tribunal. « François Pérol était un homme neutre en qui il avait toute confiance. »

Et l’ex-bras droit du président Sarkozy détaille : « Cette décision était de nature à sauver les deux établissements de la banqueroute. Il fallait mettre fin aux chamailleries et offrir un espoir de survie, alors que de mauvais résultats financiers allaient être publiés. » Claude Guéant insiste : « les Banques populaires, les Caisses d’Epargne devaient impérativement être sauvées. Personne n’aurait compris que Nicolas Sarkozy ne le fasse pas. »

Une nomination rapide

Pour l’avocat des parties civiles, Jean Karsenti, la révélation est de taille. « Depuis le début, on nous explique que tout s’est décidé en dehors de l’Elysée, que tout a été organisé par le ministère des Finances, par la direction du Trésor, par la Banque de France, et que l’Elysée était hors champ. Or on voit bien que sur une décision, peut-être la plus importante, c’est bien l’Elysée qui décide […] Ce qui est dans un Etat de droit, un peu une spécificité. »

Mais Claude Guéant prend toujours grand soin d’éluder la question prépondérante, à savoir : l’initiative de cette nomination a-t-elle pu venir de François Pérol lui-même ? Tout juste, « Le Cardinal » - son surnom à l’Elysée -, reconnait-il que cette nomination s’est faite très rapidement, sans l’aval de la commission de déontologie.

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