L'étonnante décontraction d'un ex-conseiller de Sarkozy à son procès

Le procès de  François Pérol, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et patron du groupe bancaire BPCE, poursuivi pour « prise illégale d'intérêts », s'est ouvert ce lundi 22 juin devant le tribunal correctionnel de Paris.

Au tribunal correctionnel de ParisFranck Alexandre

Malgré l’apparence de banquier respectable, François Pérol, cheveux grisonnants, costume sombre, glisse des écouteurs dans ses oreilles et dodeline de la tête au rythme d’une musique avant que ne débute ce premier jour d'audience, ce lundi 22 juin. L’image est surprenante, mais l’homme redevient immédiatement sérieux, presque rigide, lorsqu’il arrive à la barre.

François Pérol, la cinquantaine, affiche un parcours sans faute de haut fonctionnaire : major de l’ENA, inspecteur général des finances, jusqu’à ce poste stratégique en 2007 de secrétaire général adjoint de l’Elysée en charge des Affaires économiques.

« La question se pose, pointe ce lundi 22 juin le président du tribunal, de savoir si la présidence et François Pérol sont à l’origine de la fusion des Banques populaires et des Caisses d’épargne », soit deux groupes plombés par la crise financière et que l’Etat doit renflouer à l'époque des faits.

Les présidents des deux banques se souviennent des propos présidentiels à ce moment : « L’argent, à la condition que François Pérol prenne la tête du groupe réuni. » Une décision sans appel, notent-t-il.

Le problème, c’est qu’il n’y a dans ce dossier ni mail, ni lettre, pointe le tribunal. « Je suis un homme prudent », rétorque François Pérol. Pour les parties civiles, qui ont déposé plainte, se cache derrière cette nomination cavalière un possible conflit d’intérêts. Ce procès est aussi à leurs yeux le procès d’un système, celui des années Sarkozy.

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